Réunis à Paris, les dirigeants des trois principaux partis d’opposition ont appelé mardi à manifester contre le calendrier électorale établi par le président guinéen, Alpha Condé.
Dans une déclaration commune signée à Paris, les trois anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté accusent Alpha Condé, le chef de l’État guinéen, de « mépris total de l’autorité de la loi » et dénoncent « des violations récurrentes des droits de l’Homme sur l’ensemble du territoire ».
Ils appellent à la « reprise des manifestations citoyennes pour exiger la satisfaction des revendications de l’opposition ». Les trois responsables doient rentrer jeudi à Conakry et rencontrera les autres partis de l’opposition pour déterminer les modalités précises des manifestations.
« Nous allons sortir, nous allons prendre les rues parce que les deux autres recours ne marchent pas », a déclaré à l’AFP le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
« Alpha Condé perd toute légitimité pour présider encore aux destinées de la Guinée. Son maintien au pouvoir constituerait une grave menace pour la paix et l’unité de la Guinée et la stabilité de la sous-région », écrivent les signataires dans le texte.
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Un chronogramme des élections contesté
La principale raison de la fureur de l’opposition est le changement de dates des élections locales. Un accord conclu le 3 juillet 2013 sous médiation internationale comportait une clause contestée prévoyant la tenue au premier trimestre 2014 des élections locales, pour la première fois depuis 2005. « Ce qui nous surprend, c’est qu’aujourd’hui cet accord est violé et personne ne bouge », explique Diallo.
« Les élections communales arrivées à terme en 2010 devaient se tenir avant la présidentielle, cela a été écrit et signé par tous », a renchéri dans une déclaration à l’AFP Sidya Touré, chef de l’Union des forces républicaines (UFR). « Le fait aujourd’hui de revenir sur tout cela nous convainc que nous allons encore vers des fraudes beaucoup plus massives et que nous n’allons pas accepter », a-t-il dit en allusion à la présidentielle de 2010 et aux législatives de 2013,
L’opposition avait déjà suspendu la semaine dernière sa participation au Parlement et à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
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