Guinée: l’opposition appelle à la fin des manifestations jusqu’à lundi

Guinée: l’opposition appelle à la fin des manifestations jusqu’à lundi

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Signe de détente mardi 14 avril en Guinée Conakry, l’opposition a suspendu ses manifestations jusqu’à lundi prochain. Le pouvoir a fait quelques gestes en vue d’un dialogue. Décision annoncée après deux jours de violences dans la capitale ayant fait au moins deux morts et de nombreux blessés. L’opposition proteste notamment contre le nouveau report des élections locales à mars 2016, soit après la présidentielle d’octobre prochain.

Le face à face est resté tendu mardi à Conakry. De nouvelles échauffourées ont éclaté sur l’autoroute Le Prince. Des descentes de police dans les quartiers et des arrestations ont été constatées, tout comme des tirs de sommation à Cosa. Pour autant en fin de journée, l’opposition a suspendu son mouvement.

« Il n’a jamais été question d’organiser des manifestations tous les jours. C’est très contraignant, les forces de l’ordre font preuve de beaucoup de violences. Et aussi on est dans un pays où les gens vivent au jour le jour, ils ont besoin d’exercer un minimum d’activités commerciales pour avoir un minimum de revenus pour leur permettre de subsister. Donc nous tenons compte de tous ces faits », explique Aboubacar Sylla, le porte-parole de l’opposition.

Les manifestations doivent reprendre lundi, cette fois sur tout le territoire. Le Premier ministre a lui réuni un cabinet restreint et a donné 24h à son équipe pour faire des propositions en vue d’un dialogue.

« C’est une très bonne nouvelle. Ca va nous permettre de trouver le temps ensemble de définir un ensemble de priorités de discussions et de nous mettre d’accord sur éventuellement un calendrier ou un programme de dialogue. Suite à l’appel du Premier ministre, nous au gouvernement nous aurons des propositions à faire », explique Damantang Albert Camara, porte-parole du gouvernement.

Avant de négocier, l’opposition exige l’annulation du nouveau calendrier électoral et l’arrêt des travaux de la Commission électorale. Le pouvoir lui, demande à ce qu’aucune condition préalable ne soit posée pour la reprise du dialogue. Les deux positions semblent donc pour l’instant inconciliables.
Diallo Thierno Amadou Bella