Irak: les milices chiites se retirent de la bataille d’al-Anbar

Irak: les milices chiites se retirent de la bataille d’al-Anbar

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Des combattants chiites au sud de Tikrit, le 12 mars 2015.REUTERS/Thaier Al-Sudani

Les Américains forcent le gouvernement irakien à sortir les milices chiites de la bataille d’al-Anbar. Les milices chiites se sont retirées de la région de l’ouest de l’Irak. Il a fallu trois jours de bras de fer entre le gouvernement irakien et la coalition pour obtenir le retrait de la mobilisation populaire de cette région sunnite. Washington a suspendu ses frappes pendant trois jours. Après les exactions commises dans les régions de Diyala et de Salaheddine, les milices populaires ne sont plus considérées comme fiables, surtout dans les régions sunnites.

Avec notre envoyée spéciale à Bagdad, Angélique Férat

Les tribus prêtes à combattre l’organisation Etat islamique ne voulaient pas des milices sur leur territoire. Les politiques sunnites avaient prévenu qu’il serait impossible d’obtenir le soutien de la population d’al-Anbar si des milices chiites étaient impliquées dans les combats. Certaines ont brûlé ou pillé des maisons, d’autres ont commis des lynchages lors de précédentes batailles.

Karim al-Nouri, responsable média de la mobilisation populaire, accuse les tribus sunnitesde Tikrit d’être responsables. « On l’a déjà dit, les exactions sont le fait des tribus. Il y a eu des actes de vengeance ou de violence entre ceux qui soutenaient la rébellion et ceux qui combattaient avec nous. »

Le sujet est si délicat qu’un journaliste occidental a été menacé de mort pour avoir rapporté des lynchages à Tikrit. Pour le cheikh al-Saadi, responsable du moral des combattants de la mobilisation, c’est un complot. « Personnellement, je crois que tout cela est déformé, qu’il y a un complot extérieur ou même en interne pour ternir l’image de la mobilisation populaire. Il y a une sorte de mauvais esprit international. »

Officiellement, les 80 000 hommes de la mobilisation populaire dépendent du Premier ministre irakien, mais certaines milices sont devenues si fortes qu’elles sont difficilement contrôlables.
RFI