Kenya : La perception de la crise politique par un acteur politique guinéen !
L’atmosphère crisogene qui caractérise le Kenya au lendemain de la tenue des élections générales, suscite quelques commentaires et réactions en Guinée. Ainsi, la crainte d’un éventuel scenario de 2007 dans ce grand pays de l’Afrique Orientale, retient l’attention de certains hommes politiques Guinéens. C’est le cas du chargé de communication du BL, Aliou Bah qui a réagi sur le sujet ce week-end à notre rédaction.
Voici l’intégralité de son analyse sur une crise post-électorale qui fait la une de l’actualité africaine en ce mois d’Aout 2017.
Le contexte
« Le contexte politico-social du Kenya est caractérisé par une rivalité entre deux grandes groupes ethniques qui sont les luos et les kikuyus incarné par Uhuru Kenyatta et Raila Odinga, dont les pères étaient déjà opposés après l’indépendance du pays. Il se trouve que Raila Odinga est en train de jouer sa dernière carte politique au regard de son âge et de tout son parcours d’opposant. Cette inquiétude de s’éclipser de la scène politique sans avoir accéder au pouvoir peut éventuellement l’amener à utiliser sa communauté, qui se sent par ailleurs excédé de n’avoir jamais gouverner le pays, à s’engager dans une logique de contestation des résultats par la violence.
Je rappelle aussi que uhuru Kenyatta avait été inculpé dans le cadre de la crise post-électorale de 2007 par la CPI malgré que les poursuites avaient été finalement abandonnées. Tout de même il y a quelques résultats à mettre à l’actif du président sortant parce que le Kenya, selon les indicateurs de performances économiques, est un pays qui se porte relativement mieux dans une région en proie au terrorisme et à la piraterie maritime. Dans cette situation sécuritaire critique en Afrique de l’est, le Kenya qui a été victime à travers ses sites touristiques de Mombassa, Nairobi et dans d’autres villes du pays, est un grand collaborateur des grandes puissances et institutions internationales, telles que les USA ou l’union Européenne dans une région où en terme de projection de croissance économique, se portera de mieux en mieux dans les années à venir et dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la piraterie. Alors ce sont des facteurs qui comptent et qui peuvent garantir une certaine stabilité du pouvoir du président Uhuru Kenyatta », a-t-il rappelé.
De la crise post-électorale !
« Je pense que cette élection ne sera pas comme celle que nous avions vu par le passé. Je suis sceptique à l’idée que la violence ne puisse prospérer, par ce que non seulement il y a eu quelques avancées en terme de maturité et aussi il y a une forte pression internationale par la présence de quelques grandes figures dans le cadre de l’observation électorale. Vous avez suivi le déploiement de la fondation carter, avec à sa tête John Kerry qui a été candidat aux élections aux USA et secrétaire d’Etat. Et une mission de l’UA conduite par l’ancien président sud-africain Thabo m’beki, Celle du Commonwealth conduite par l’ancien président du Ghana John dramani mahama etc. Alors je pense que cette fois ci on peut voir des agitations, mais au bout cela ne vas pas prospérer. A mon avis le président a la main car il a déployé ses tentacules sur l’ensemble du pays. Il connait suffisamment l’appareil d’Etat et aussi il a des résultats à son actif. Quand on voit le tableau économique et social du pays, on peut justifier raisonnablement qu’il soit réélu.
Seulement que la proximité entre le vote ethnico-régional et le discours politique représente toujours un danger pour le pays. Alors c’est pourquoi c’est un facteur à la limite, potentiellement déstabilisateur si la crise de confiance perdure.On peut dire qu’e Huru kenyatta a la sérénité vu qu’il est le président sortant et qu’il a géré de façon stable le pays avant ce scrutin en mettant quelques institutions solides et surtout une machine électorale un peu plus performante. C’est pourquoi Je pense que les kenyans vont passer ce cap sans grande difficulté », a t-il renchéri.
LA RÉACTION DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE !
Pour Aliou Bah, il n’y aura éventuellement pas de grands changements à attendre de cette communauté internationale.
« En attendant la publication des résultats provisoires, la communauté internationale constate le calme, appel à la sérénité et exhorte le camp qui perdra d’utiliser les voies de recours classiques. Vous savez c’est un discours qui est connu et habituel, ça ne montre pas quelque chose de particulier. D’abord le grand souci c’est d’éviter les violences ; ensuite amener le camp perdant à contester les résultats à travers les juridictions compétentes. Moi je crois qu’au regard de la configuration de toute la classe politique du pays, et des résultats économiques et sociaux, le Kenya avant tout est aujourd’hui un grand chantier, je suis de près ce qui se passe dans ce pays ; il y a un dynamisme économique évident. Et je crois qu’à la limite, raisonnablement, la victoire de Uhuru Kenyatta peut se justifier. Malgré le niveau de corruption encore élevé, le Kenya s’est imposé comme étant une puissance sous régional. Malgré le niveau de corruption encore élevé, le Kenya s’est imposé comme étant une puissance sous régionale, un grand pays de l’Afrique de l’est, au même titre que l’Ethiopie ; C’est un pays qui s’impose par son leadership. Non seulement c’est une porte d‘entrée sur l’Afrique de l’est mais aussi il est à croisé de chemin entre l’Asie du sud-est et la route vers l’Europe, par le fait de la corne de l’Afrique. C’est aussi un pays qui a autour de lui la somalie qui est un non État, Djibouti et l’Érythrée qui ne sont pas des exemples de démocratie, a conclu Aliou Bah directeur de communication du Bloc libéral.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
00 224 621 50 15 82