Ce qui se passe autour de l’installation des exécutifs communaux est indigne d’un pays qui se respecte. Alors face à une telle situation, garder le silence ou rester neutre relève de la lâcheté et de l’irresponsabilité. Quelles que soient les erreurs ou exploits politiques qu’on peut reprocher ou créditer aux uns ou aux autres, un Etat ne doit pas se comporter comme une nébuleuse au service d’un clan.
En ce qui concerne la finalité de cette situation, il faut juste comprendre que pour les vainqueurs ou vaincus des élections locales, la politisation outrancière et l’ethnicisation de nos communes (conséquence du point 2 des accords politiques du 12 octobre 2016 que nous avions denoncé a l’époque) compromettent toutes chances de développement à la base car l’enjeu de l’exercice des mandats se résume désormais à des règlements de compte et des guerres de positionnement. Ce qui en soit est dommage pour les populations locales et il n’y a pas de quoi se réjouir pour celui qui rêve de voir la pauvreté se réduire dans notre pays.
L’essence de ces élections est ramenée à une victoire de la politique politicienne (cynisme, roublardise, manipulation, violence…) en lieu et place du développement local.
En effet, la démarche honteuse des administrateurs territoriaux, l’irresponsabilité des magistrats et le comportement militants des forces de sécurité dans la gestion de ce processus sont absolument condamnables au premier degré. Et la responsabilité de cet état de fait incombe en premier lieu au président de la république, au premier ministre avec son gouvernement et au chef de la majorité présidentielle à l’assemblée nationale. Leurs actes sont assez illustratifs pour comprendre que le régime actuel a entretenu et continue d’entretenir une machine de triche et d’injustice. C’est toute la notion de « République » qui est vidée de son contenu.
Il faut ajouter que les propos et attitudes de Kassory Fofana et Damaro Camara sont particulièrement révélateurs d’un régime de mensonge, d’arrogance, de haine et de discrimination. L’histoire en gardera trace et ceux qui s’en rendent coupables seront comptables devant Dieu et le peuple de Guinée.
Tout se joue dans le temps car il est naturel que face à l’injustice et la barbarie, les réponses proportionnelles du peuple se construisent et se déclenchent toutes seules.
Enfin, lorsque ceux qui parlent et agissent au nom de l’Etat sont injustes et font preuve de zèle en utilisant les moyens publics à des fins autres que celles prévues par nos lois et notre constitution, la résistance devient légitime et est même souhaitée pour tous les républicains patriotes et démocrates.
La notion de la république est mise à rude épreuve par ce régime depuis 2010 par le fait des discours sectaires et stigmatisants, des contournements et raccourcis vis-à-vis de la loi.
Aliou BAH
Président de l’organe provisoire de direction du MoDeL
00 224 621 50 15 82