Un manifestant a été tué à coups de matraque. Le pouvoir guinéen avait mobilisé en masse les forces de l’ordre pour empêcher des manifestations de l’opposition contre le calendrier électoral.
La victime a été identifiée par un journaliste local comme Boubacar Sadio Diallo, âgé d’une vingtaine d’années. Le corps a été conduit à la morgue de l’hôpital régional par les manifestants aux cris de « Allahou akbar » (Dieu est le plus grand) et « Mort aux dictateurs ».
Journée « ville morte » à Conakry
Le pouvoir guinéen avait mobilisé en masse les forces de l’ordre pour empêcher dans tout le pays les manifestations de l’opposition, qui proteste contre le calendrier électoral à l’approche de la présidentielle d’octobre.
Après une journée « ville morte » à Conakry au début du mois puis des manifestations non autorisées mi-avril et en début de semaine — avec plusieurs morts et au moins une vingtaine de blessés — l’opposition cherchait à étendre sa contestation au reste du territoire.
Soupçons de manipulation électorale
Alpha Condé, élu en 2010, a réaffirmé mercredi que la présidentielle se tiendrait en octobre. Il rejetait ainsi implicitement la demande de l’opposition que soit d’abord organisé le scrutin local, désormais fixé à mars 2016.
L’opposition soupçonne le pouvoir de vouloir utiliser les exécutifs communaux provisoires qu’il a désignés, faute de scrutin à cet échelon depuis 2005, pour influer, y compris par la fraude, sur la présidentielle.