La Guinée victime de sa classe politique!

La politique a miné notre société et sapé nos valeurs. Le patriotisme, la citoyenneté et le sens du devoir ont fait place à l’intérêt, au laxisme à l’ethnocentrisme et à la corruption. Nous voulons une Guinée fière de son histoire. Nous voulons une République solidaire et une démocratie émergente, des citoyens engagés et une gouvernance axée sur l’intérêt général.
La même classe politique à la main mise sur l’avenir du pays depuis un quart de siècle. Ils ont débuté sous Sékou Touré, accompagné Lansana Conté, étaient encore aux commandes pendant la transition et sont toujours là.
Et toujours avec les mêmes idées qui nous ont maintenus dans la dépendance. Et à chaque génération de Guinéen, ils viennent nous promettre qu’ils ont un nouveau projet pour la Guinée.
Où est le changement ?
Où est la démocratie quand, depuis notre jeunesse jusqu’à notre vieillesse, ce sont les mêmes qui dirigent. Pendant ce temps nos pères soutiennent leurs familles avec leurs maigres retraites et nos mères doivent soutenir des enfants en âge de travailler.
L’inexpérience que l’on attribue à la classe émergente était plus patente encore lorsque la génération précédente commençait dans l’Etat.
Et l’expérience dont ils se targuent n’a pu empêcher les désastres que le peuple a subis. A quoi a-t-elle servi ? 58 ans après l’indépendance, la Guinée n’a dû son salut qu’à l’aide de la communauté internationale.
Nous ne voulons plus d’une société divisée et condamnée à solliciter une assistance qui ne suffit pas à nos besoins. Nous ne voulons plus voir nos enfants diplômés perdant l’espoir en l’avenir. Nous ne voulons plus que nos enseignants, comme tous les autres Guinéens, soient à la merci du quotidien.
Nous ne remettons pas en cause les aptitudes de nos devanciers, seulement le monde change et la Guinée doit changer aussi. Le combat qu’ils ont mené est à saluer, mais c’était la bataille d’hier et l’avenir attend la nouvelle génération.
Nous voulons un Etat créatif et soucieux de tous ses enfants, les plus forts comme les plus faibles. Nous voulons un mode de développement qui ne trahisse pas notre culture, nos traditions et notre foi.
Notre approche avec les partenaires techniques et financiers est différente du dialogue asymétrique, qui ne tient pas compte des besoins réels de la population et des exigences d’une croissance soutenant l’emploi et le développement.
Nous ne sommes pas de simples hommes politiques, mais aussi des victimes de la mal gouvernance et de l’Ethno-stratégie depuis 1958.
Certains d’entre nous n’ont pas approuvé l’élection présidentielle du 11 octobre 2015 d’autres l’ont approuvé ou furent neutres. Certains d’entre nous sont chrétiens, d’autres musulmans. Certains sont de l’opposition, d’autres de la mouvance et de la société civile. Mais toutes ces particularités ne sont rien au regard de la nécessité d’une union de la nouvelle génération politique afin que la démocratie ne soit pas juste un changement de personne, mais un changement de méthode lorsque les précédentes ont montré leurs limites.
Face à leur force supposée, nous savons que Dieu Seul est détenteur de pouvoirs absolus. Et dans notre République, c’est le peuple, dans son ensemble, qui en est le mandataire.
Après 58 ans d’indépendance des déchirures sociales importantes, le peuple doit reprendre son droit, donner sa chance à de nouvelles intelligences et une nouvelle cohérence à même de reconstruire, repenser et réorganiser la nation Guinéenne.
Malgré nos particularités, nous avons décidé de nous donner la main afin d’offrir une alternative au peuple. Nous ne pouvons plus rester prisonniers des personnes qui ont eu toutes les opportunités du monde à montrer leurs aptitudes. Nous vivons aujourd’hui l’échec de leurs méthodes. Chaque Guinéen en paye le prix.
Nous avons grandi à leur ombre, avons appris de leurs erreurs, bénéficié de leur savoir et y avons ajouté les nôtres. Mais que serait la force d’un pays, si les nouvelles générations ne pouvaient dépasser les précédentes ?
Cela s’appelle le progrès, c’est la marche de l’histoire, il faut avancer. Les indispensables doivent avoir l’élégance de laisser d’autres apporter leur contribution. La Guinée est une course de relais non pas un patrimoine personnel. Sans cette élégance, le peuple doit trancher !

Ibrahim Kalil DIALLO
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