Mamadouba Badiko de l’UFD : « L’union Africaine est devenue un syndicat des chefs d’Etats Africains, elle n’a plus la vision de l’OUA »
En dépit de la crise socio-politique qui mine la Guinée actuellement, le gouvernement semble bien minimiser l’ampleur de la situation. Cependant, du côté de la classe politique, l’état actuel de la situation inquiète de plus en plus certains leaders politiques.
C’est dans ce sens que le président de l’union des forces démocratiques (UFD), a réagi ce mercredi 15 février 2017 sur les antennes d’une radio privée de la place. Ainsi, Mamadouba Badiko a fait un survol de l’actualité socio politique du pays.
D’entrée de jeu, il a tout d’abord mis l’accent sur la crise qui secoue l’éducation nationale.
Pour lui, les autorités doivent convoquer une réunion des états généraux de l’éducation pour examiner la situation, tout en se référant aux expériences du passé.
Abordant les accords du 12 octobre dernier, Mamadouba Badiko soutient que le point 2 de ces accords est une grosse erreur.
<< Les politiques ne doivent pas contrôler tout dans ce pays, il faut organiser des élections à la base >>, a déclaré le leader de l’UFD.
Poursuivant, il rappelle à la classe politique que le pays a d’autres problèmes auxquels elle devait s’occuper actuellement.
<< Le plus urgent aujourd'hui ce n'est pas un code électoral, c'est comment résoudre les problèmes que les Guinéens traversent actuellement >>, a rappelé l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2010.
Cependant le leader de l’UFD reste pessimiste quant à la fin de la crise même après la tenue des élections communales. Pour lui, les maires qui seront élus à l’issu de ce scrutin n’apporteront rien au peuple.
<< Apres ces élections communales le peuple ne bénéficiera rien du tout, car les maires qui seront élus ne feront aucune transparence dans leur gestion >>, a-t-il renchéri.
Abordant le secteur énergétique, le président de l’UFD rappelle que le problème est loin d’être résolu, mais tout de même un pas vient d’être franchi.
<< Kaléta est un début de solution pour le secteur énergétique, mais le problème n'est pas résolu encore >>, a-t-il précisé.
Parlant de la désignation d’Alpha Condé à la tête de l’union Africaine, Mamadouba Badiko affirme avoir déjà adressé une lettre de félicitation au président Condé, que ce dernier n’a pas répondu directement. Mais pour lui, c’est une bonne nouvelle, même si cette institution ne fait plus son travail.
<< L'union Africaine est devenue un syndicat des chefs d'Etats Africains, elle n'a plus la vision de l'OUA >>, a-t-il dénoncé.
Par ailleurs, Mamadouba Badiko lance un appel aux autorités Guinéennes pour qu’elles prennent leur responsabilité dans la réforme du système dans lequel le pays se trouve.
<< Nous sommes face à une crise assez profonde qui nécessite une véritable concertation nationale pour aboutir à un changement de système, il faut arrêter toute considération ethnique dans ce pays pour étudier les vrais problèmes de la nation >>, a conclu l’ancien allié de l’UFDG à l’élection présidentielle de 2010.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée