Mamady III Kaba sur la crise à la CENI : « La cour constitutionnelle a pris une décision qui nous a permis d’éviter une seconde honte nationale. »
La désignation d’Aziz Kader Camara comme président par intérim à la CENI continue de polluer l’atmosphère politique dans la cité. Toute chose qui se matérialise par une véritable bataille médiatique entre les hommes de droit d’une part, et d’autre part entre les hommes qui affichent des positions parallèles sur le sujet. Ainsi, pour le juriste universitaire, Mamady III Kaba, cette décision de la cour constitutionnelle, désignant Maitre Aziz Kader Camara à la tête de la CENI est salutaire.
Car, selon lui, celle-ci a permis au pays d’éviter une honte nationale à l’image de celle de 2010, où un Malien a été choisi pour diriger cette institution électorale. Il l’a fait savoir ce jeudi 10 Aout 2017 au cours d’une sortie médiatique.
« En tant que juriste, j’ai apprécié cet arrêt de la cour constitutionnelle, parce que c’est une décision qui vient résoudre un problème. Vous vous souvenez qu’en 2010, c’est un étranger qui est venu diriger la CENI entre le premier et le second tour de l’élection présidentielle, ce qui était une honte nationale. Donc aujourd’hui la cour constitutionnelle a pris une décision qui nous a permis d’éviter une seconde honte nationale. L’autre point, on s’est habitué dans ce pays à chaque fois quand il y a crise politique, on fait appel à la francophonie, mais on a évité cela cette fois ci », s’est-il réjoui.
Avant de poursuivre pour rappeler que le nouveau président désigné a tous les pouvoirs, contrairement à ce que certains font croire.
« Aujourd’hui M.kader Camara dispose de tous les pouvoirs à la tête de la CENI, c’est comme le cas du général Sangaré lorsqu’il a été nommé en 2010. Il disposait de tous les pouvoirs malgré qu’il soit nommé, parce que l’arrêt de la cour constitutionnelle est sans recours et s’impose à tout le monde », a t-il renchéri.
Par ailleurs, il précise sur le rôle des commissaires de la CENI. « La loi stipule, dès lors qu’on n’est désigné à la CENI, on doit rompre avec toute appartenance, on doit plutôt se mettre au service du peuple. Mais il faut déplorer aujourd’hui le manque d’indépendance de certains commissaires qui composent l’institution. C’est pourquoi je propose des sanctions contre tout commissaire qui ne respecterait pas le sermon, car seule la sanction peut nous dissuader », a conclu Mamady III Kaba, juriste.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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