Mr le président, Une seule intelligence n’a jamais développé un pays ! (Par Ibrahim Kalil DIALLO)

 »La confiance incite à la récidive. La désillusion n’y incite guère » dit-on. Et cette confiance comme le disait l’autre, se gagne en gouttes et se perd en litres. Pour bénéficier de la confiance de quelqu’un, il faut l’avoir convaincu, rassuré. Soit par vos paroles ou vos actes. Genre respecter les engagements ou encore les promesses.

Sinon, comment comprendre toutes ces manifestations à coup de millions de francs guinéens organisées ça et là par les partisans de la mouvance en vue de garder aussi longtemps que possible, leur champion au pouvoir!

Est ce qu’on a besoin de faire tout ça!

Si les promesses étaient tenues, si les populations elles-mêmes étaient satisfaites, elles prendraient l’initiative d’organiser des manifestations spontanées pour exiger la continuité avec le système en place.

Mais aujourd’hui, ce qu’on refuse aux opposants, est gracieusement permis aux partisans. Quelle démocratie sous le magistère de celui qui a passé 40 ans de lutte contre la dictature !

Alors que l’alternance est la sève nourricière de la démocratie. Le respect des règles est de mise.

Il n’y a plus l’ombre d’un doute, le projet de révision constitutionnelle n’est pas une simple rumeur. Les réalités du terrain l’expriment clairement.

On n’avait pas besoin de ça. Il fallait plutôt commencer dès le premier mandat à instaurer et perpétuer la confiance entre gouvernants et gouvernés. Et cela passe une fois encore par les actes, les vrais.

Alors que l’opposition, est confinée, le pouvoir déroule tranquillement son calendrier. Les Ministres et autres hauts cadres, sont mis à contribution pour la promotion du projet suicidaire.

On les voit partout dans ces mobilisations. Peut-être qu’ils sont obligés faute de perdre leurs postes. C’est dommage. Pendant que des millions sont utilisés pour une manifestation de soutien, c’est une femme enceinte qui meurt dans un village faute centre de santé.

C’est un jeune diplômé sans emploi qui ère dans le quartier, d’autres meurent dans un concours de recrutement dans l’armée. C’est une contrée privée d’enseignants parce que l’État les a oubliés.

Des localités coupées du reste du pays faute d’infrastructures routières. Voilà la vraie question.

Que faisons-nous de la fourniture d’eau, d’électricité, de la santé,… ? Ces millions là pouvaient nous servir à ça. Depuis plusieurs décennies, les mêmes promesses reviennent.

Mr le président alors que la Guinée dispose de tout le potentiel naturel possible pour être un eldorado. Mais nous sommes toujours dans des débats de personnes ou d’un groupe d’individus qui font croire que c’est eux le peuple.

Il faut sortir du mutisme. Briser le suspens. Cela demande un sursaut d’orgueil. Il faut que le guinéen accepte de se défaire du combat pour des intérêts personnels.

Oui Mr le président une seule intelligence n’a jamais développé un pays. Chacun vient jouer sa partition et s’efface.

Mais le culte de la personnalité s’enracine malheureusement dans le pays. Et ça, c’est dommage.

Ibrahim kalil Diallo

Journaliste

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