Nouvelle affaire de corruption au Brésil

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Dilma Rousseff à Brasilia, le 18 Mars 2015, au moment de l’annonce des nouvelles mesures anti-corruption.REUTERS/Ueslei Marcelino

Depuis un an maintenant, l’affaire Petrobras secoue le Brésil. Une affaire de corruption qui implique la compagnie pétrolière nationale, les entreprises du bâtiment et le parti de Dilma Rousseff. Un autre scandale impactant un ministère cette fois-ci vient d’être révélé par la presse du pays. Dilma Rousseff, déjà bien fragilisée, risque d’être à nouveau fort critiquée.

Le ministère brésilien du Budget est mis en cause dans une nouvelle affaire de corruption. Des centaines de millions d’euros auraient été versés en pots de vins à certains de ses fonctionnaires. Ce nouveau scandale de corruption sur lequel enquête la police fédérale vient d’être révélé par la presse brésilienne. Un très grand nombre d’entreprises brésiliennes font l’objet d’une enquête. Elles auraient participé à un vaste réseau de corruption qui aurait détourné du fisc quelque 6 milliards d’euros. 19 milliards de reals brésiliens. Ce sont des fonctionnaires du Conseil administratif de recours fiscaux (CARF), un organisme qui dépend du ministère du Budget et chargé de juger les sanctions imposées par le fisc, qui auraient bénéficié de ce système.

Fraudes fiscales massives

Les entreprises brésiliennes qui devaient de l’argent aux impôts versaient donc des pots de vins en échange d’un abandon des poursuites et l’annulation des impôts. Et, selon l’enquête de la police fédérale, les plus grandes banques brésiliennes, comme Bradesco et Santander seraient impliquées. A elles seules, elles auraient ainsi évité de payer plus d’un milliard d’euros d’impôts. Les entreprises Ford et Mitsubishi sont citées également. Ainsi que près de 70 autres entreprises brésiliennes. Elles versaient en pot de vin de 1 à 10% de la somme qu’elles devaient aux impôts. Et l’entreprise Petrobras fait de nouveau partie des sociétés qui auraient bénéficié de ce réseau de corruption. Pour l’instant les policiers fédéraux ont réussi à prouver le détournement de près de 2 milliards d’euros. Mais l’enquête vient de passer dans sa phase active, avec l’arrestation d’une quarantaine de personnes ces derniers jours.

Dilma Rousseff dans l’oeil du cyclone

Ce nouveau scandale intervient alors que celui de Petrobras vient à peine de commencer. Plus de 3 milliards d’euros détournés du géant pétrolier. Et des dizaines de parlementaires sont accusés de corruption. Pour l’instant, les informations publiées dans la presse ne révèlent pas de ramifications politiques claires, liées à un parti politique. Mais avec l’implication du ministère du Budget, cette affaire va encore davantage fragiliser la présidente, Dilma Rousseff. Près de 2 millions de manifestants ont demandé sa destitution il y a quelques semaines à peine, à cause du scandale de corruption Pétrobras.

Ces deux affaires vont avoir des conséquences économiques dramatiques : les entreprises suspectées sont déjà en train de suspendre leurs activités, avec un risque de faillites en cascade selon la presse brésilienne plus d’un 1,2 million de personnes pourraient perdre leur emploi d’ici la fin de l’année. Alors que l’économie brésilienne entre en récession. Ces scandales de corruption historiques risquent de précipiter le Brésil vers une très grave crise économique.

RFI