Lors de sa dernière conférence de presse, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, a affirmé que les choses se seraient normalisées entre lui et le Directeur Général de la Police. Le très controversé Bangaly Kourouma, aurait regretté ses propos désobligeants à son égard. Et cela, suite à des remontrances que le président Alpha Condé lui aurait faites. Cependant, Bangaly Kourouma est loin d’être absout de son péché anticonstitutionnel.
Croyez Me Abdoul Kabélé Camara et buvez de l’eau ! Car, à en croire le ministre d’Etat en charge de la Sécurité et de la Protection civile, le contentieux Bangaly Kourouma, est vidé, depuis que le chef de l’Etat, a intimé au Directeur Général de la Police de respecter sa hiérarchie. Le président Alpha Condé, aurait rappelé à Bangaly Kourouma les principes cardinaux de subordination. Mais aussi, et surtout que, les ministres sont les seuls patrons de leurs départements. Voilà la réponse victorieuse que le ministre de la Sécurité a donné à une question on ne plus sérieuse qui lui a été posée par un journaliste de sa dernière conférence.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que les propos de Me Kabelé sont terrifiants. Car, on ne saurait comprendre que les remontrances du président de la République se limitent au non-respect de sa hiérarchie par le Directeur Général de la Police. Qui s’est épanché au cours d’une réunion publique du RPG arc-en-ciel à N’Zérékoré, au point de proclamer la présidence à vie du Pr Alpha Condé.
L’indignation et la peur panique qui en ont saisi plusieurs Guinéens, ont une portée nettement plus grande que les quelques libertés que Bangaly Kourouma s’est donné vis-à-vis de son chef de département. D’autant qu’en parlant de la présidence à vie d’Alpha Condé, Bangaly Kourouma, patron direct des flics du pays, entrebâille ainsi la porte d’un débat malsain sur un éventuel 3ème mandat de l’actuel président de la République. La preuve que le Directeur Général de la Police se moque de l’intangibilité constitutionnelle du mandat présidentiel comme de sa première tenue de policier.
C’est autant dire que la réaction du chef de l’Etat, premier garant du respect de la Constitution guinéenne, ne devrait nullement se contenter de remonter les bretelles à Bangaly Kourouma pour son non-respect de sa hiérarchie. A défaut, hélas, de l’avoir au moins dégommé de son poste, Alpha Condé se devait d’abord de lui faire rendre gorge sur sa violation de cette Constitution. D’ailleurs, le chef de l’Etat aurait dû lui tailler un costard pour son mépris de son devoir sacro-saint d’observer une méga-retenue sur les sujets politiques.
Malheureusement, si, en tout cas, on s’en tient au compte-rendu du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le locataire du Palais Sekhoutourea, aurait superbement ignoré le terrible faux pas de M. Kourouma. Pourtant, comme le dit l’adage, ‘’Qui ne dit mot, consent’’.
Comme on le voit donc, pour Maître Kabélé, les comptes sont définitivement soldés parce que le Directeur Général de la Police, a fait amande honorable suite à son inconduite vis-à-vis de son ministre. Alors que les Guinéens, viscéralement attachés au respect de l’intangibilité des deux mandats présidentiels, ont droit aux excuses publiques de Bangaly Kourouma. Fut-il, en guise de lot de consolation. Pauvres de nous !
Talibé Barry
Directeur Général du Groupe de presse La République-City FM
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