La trêve politique qui dure depuis quelques mois pourrait bientôt prendre fin. Le vieux renard qui a toujours su amadouer ses adversaires continu de marquer des points. Kôtô Cellou le capitaine de l’équipe de l’opposition, administrateur averti de la chose publique vient de mordre encore à l’appât. Derrière sa fameuse rencontre avec le locataire de Sékhoutouréya pour aplanir leurs divergences, se cachait un agenda bien ficelé en vue d’amener l’opposition à la diversion. Le dialogue que cette opposition réclamait toujours était pourtant une aubaine pour Kôrô Alpha de tromper ses détracteurs qu’il qualifie de nains politiques. Avec ce cinquième dialogue, le jeu était très simple. Mais seulement l’opposition s’est laissée embourbée par des promesses du président Condé et le bouillant ministre de l’administration du territoire. Nombreux sont ceux qui pensent que la grosse erreur commise par Cellou et ses alliés, c’est le fait de récuser Maître Cheick Sacko et accepter Bourema Condé comme président du cadre de dialogue. Peut-être ils ont préféré le choléra à la place de la peste. Mais ils ont certainement oublié qu’on ne peut pas être juge et arbitre. Si les précédents dialogues présidés par la communauté internationale ont tous capoté, ce n’est pas un ministre nommé par décret qui changera la décision de son bienfaiteur. Ce qui est de plus surprenant, le porte parole de cette opposition a annoncé ce jeudi au cours de leur réunion qu’aucun point inscrit dans l’accord du 12 octobre n’est en voie d’application ce, après trois mois. Ce qui veut dire que des militants arrêtés lors des manifestations resteront encore en prison. Des victimes de pillage de 2013 continueront à rêver en espérant qu’ils auront des billets de banque et les élections locales ne seront plus organisées en février. Apparemment l’opposition ne sait plus à quel saint se vouer. Elle demande à la communauté internationale, les confessions religieuses, personnes de bonne volonté et même les sapeurs pompiers à venir au secours pour amener Alpha à la raison. En homme politique averti, le chef de l’Etat sait que ses adversaires sont naïfs et cela lui permet de les manipuler comme il veut. Alpha le grand dribleur sait que son bilan après six ans de gestion est très critiqué. Le seul moyen pour lui c’est de jouer sur le temps parce que son navire RPG commence à se vider. Outre l’opposition, il est parvenu aussi à contrôler toutes les institutions en plaçant ses guerriers partout. A l’assemblée par exemple, Il compte sur Damaro pour saboter toutes les initiatives des députés de l’opposition. Au conseil économique et social, Lansana Komara veille au grain. A la haute autorité de la communication, la veille dado contrôle le quatrième pouvoir. Ce triste sort réservé aux guinéens constitue un frein pour leur épanouissement. Quant à cette opposition, elle n’aura que ses yeux pour pleurer. Elle a perdue son unité et la confiance d’une partie de la population à cause de sa maladresse. Faut-il continuer à sacrifier des vies pour contraindre Alpha à faire marche arrière? A chacun d’y penser.
N’bany Sidibé pour Journal de Guinée