Processus électoral en RDC: la Céni rassure et l’Eglise s’implique
Processus électoral en RDC: la Céni rassure et l’Eglise s’implique
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de République démocratique du Congo, l’abbé Malu Malu, a assuré que le calendrier électoral sera respecté. Les sept scrutins qui doivent se dérouler dans les mois à venir auront bien lieu, malgré les débats sur la possibilité d’organiser toutes ces échéances en un an et demi. L’Eglise catholique a de son côté annoncé le lancement d’un programme de formation d’observateurs indépendants.
Depuis mercredi, la Commission électorale enregistre les candidatures pour les élections provinciales et celles des conseillers communaux. Ce scrutin doit avoir lieu le 25 octobre prochain. Premier rendez-vous avant une série de six élections jusqu’à la présidentielle fin 2016.
Pour le président de la Commission électorale indépendante, l’abbé Malu Malu, c’est la preuve que le processus électoral est lancé. Le calendrier électoral n’a plus à être débattu affirme-t-il : « Ce calendrier est exécutoire pour tout le monde. Donc, à partir de là il n’y a pas à dire “Est-ce que c’est l’opposition ? » ; »Est-ce que c’est la majorité ?’’ ; »Est-ce que c’est la société civile ? ». Nous sommes là pour exécuter le calendrier de la Céni. Nous allons vers des élections et nous les espérons apaisées. »
Les retards s’accumulent
Mais si la volonté est là, les premiers retards aussi. La loi sur la répartition des sièges pour les locales et municipales devait être adoptée le 5 avril, elle n’a même pas encore été examinée par les députés. Idem avec le financement de ces élections. Le gouvernement n’a toujours pas annoncé le plan de décaissement pour tous ces scrutins de plus d’un milliard de dollars.
L’Eglise veut former 30 6000 observateurs indépendants
De son côté, la conférence épiscopale nationale du Congo se prépare également. Elle a lancé jeudi 16 avril un programme de formation de plusieurs milliers d’observateurs congolais pour superviser l’ensemble du processus électoral.
Le principe est simple : il s’agit de former 30 600 observateurs congolais indépendants capables d’évaluer le bon déroulement du scrutin selon les standards internationaux. Une mission pour laquelle l’Eglise catholique a toute sa place, selon le président de la commission « Justice et paix », de par le maillage très dense des ses églises dans le pays, mais pas uniquement.
« Nous ne cherchons pas un pouvoir politique. Notre rôle n’est pas là. Notre rôle, c’est d’accompagner le peuple. Lui indiquer le chemin. La consolidation de la démocratie fait partie des outils dont le peuple a besoin pour vivre mieux », insiste Mgr Fridolin Obongo, président de la commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale nationale congolaise (Cenco).
La Cenco en quête de financements
Et pour consolider la démocratie, il faut des élections transparentes et crédibles. L’objectif est d’éviter les erreurs de 2011. « On a constaté en 2011 que, quand il y a quelques préoccupations et inquiétudes quant au déroulement du scrutin, cela minait dans une certaine mesure la confiance dans le résultat, expose James Swan l’ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa, qui est l’un des contributeurs au projet de formation des observateurs. Pour la prochaine étape, des missions d’observations à court terme et aussi à long terme renforceront la confiance de la population et des partis politiques quant aux résultats. »
Les Etats-Unis vont financer la formation de 600 de ces futurs observateurs, en offrant une enveloppe d’un million de dollars sur deux ans. Mais pour former les 30 000 autres observateurs, l’Eglise catholique congolaise cherche toujours activement des fonds.
RFI