Royaume-Uni: Cameron reprend le chemin du 10, Downing Street
C’est la victoire pour les conservateurs au Royaume-Uni. Alors que l’on s’attendait à un résultat très serré, ceux-ci remportent largement les élections législatives organisées ce jeudi 7 mai. Selon les derniers sondages, les tories obtiendraient 329 sièges, contre 239 aux travaillistes, et décrocheraient ainsi la majorité absolue à Westminster. Le scrutin a également été marqué par le triomphe des indépendantistes en Ecosse.
Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Au Royaume-Uni, les résultats qui continuent à tomber au compte-gouttes sont en train de confirmer les estimations de sortie des urnes : le Parti conservateur est en passe d’arriver en tête du scrutin, décrochant au passage une inespérée majorité absolue, selon une dernière projection de la BBC. L’autre gagnant, c’est le parti indépendantiste SNP, qui rafle 56 sièges sur les 59 en jeu pour l’Ecosse - les résultats étant là définitifs -, notamment ceux de poids lourds travaillistes comme Jim Murphy, le chef du Labour en Ecosse et Douglas Alexander, battu après 18 ans d’hégémonie par une jeune candidate de 20 ans Maihri Black.
Un paysage politique chamboulé
Le Scottish national party est la révélation de ces élections avec une campagne très efficace, menée par sa nouvelle dirigeante Nicola Sturgeon, qui n’était même pas candidate pour ce scrutin. On a ainsi vu une véritable « Sturgeon-mania » fleurir en Ecosse, tandis que les tories la diabolisaient et que le travailliste Ed Miliband tentait, lui, désespérément, de prendre ses distances chaque fois que Nicola Sturgeon lui offrait l’aide de son parti pour former un front anti-conservateur. Pour l’ancien chef du SNP, Alex Salmond, élu député, « le lion écossais a fait entendre un extraordinaire rugissement à travers le pays ».
Dans l’ensemble, ce scrutin révèle une révolte des électeurs contre la classe politique de Westminster : on le voit à travers le raz-de-marée pour le SNP en Ecosse. Le parti europhobe et populiste Ukip de Nigel Farage - même s’il n’a pour l’instant qu’un député, Douglas Carswell réélu à Clacton - fait aussi de bons scores en Angleterre en arrivant second dans des bastions conservateurs ou travaillistes.
Une « bonne nuit pour les Tories »
Si la tendance se poursuit en tout cas, le Premier ministre sortant David Cameron devrait pouvoir se maintenir à Downing street avec le choix de reformer une coalition avec le peu de députés libéraux-démocrates élus ou bien carrément de former un gouvernement soutenu par les seuls tories. David Cameron s’est exprimé ce 8 mai. Il a parlé d’une « bonne nuit pour les tories » et a promis de gouverner pour tout le monde. Mais surtout, il aura la possibilité d’organiser en 2017 son référendum sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne.
Le leader des tories était attendu au palais de Buckingham par la reine Elizabeth II à 11 h 30 TU, pour recueillir son assentiment formel en vue de former le prochain gouvernement.
RFI