Sûreté de Conakry : Une restriction de liberté pour Dame Fatou Badiar et ses codétenus ?

Fatou Badiar

CONAKRY- Plusieurs détenus dont les condamnés dans l’affaire dite 19 juillet subiraient depuis un certain temps une restriction de liberté à la maison d’arrêt de Conakry. Même les visites familiales seraient réduites à leur strict minimum, a appris Africaguinee.com.

« Comme si la prison seulement ne suffisait pas » comme peine, les détenus à la Maison d’arrêt de Conakry, vivent dans des conditions drastiques de restriction des libertés, a-t-on appris auprès d’un avocat de certains détenus.

Selon nos informations, cette restriction a commencé au lendemain de la sortie médiatique du nommé « Junior », qui avait accusé des hautes personnalités de l’Etat d’être impliquées dans des cas de vols et d’assassinats. Ce détenu accusé de meurtre et de plusieurs attaques à mains armées avait fait des révélations qui accablaient la police et la gendarmerie.

« Il y a une restriction des libertés et des droits mêmes des détenus. Ce n’est pas seulement, ceux qui sont détenus dans le cadre du 19 juillet (attaque du domicile privé du Président Alpha Condé en juillet 2011, Ndlr), mais tous ceux qui sont en détention. Que ce soit en détention préventive ou en train de purger une peine de condamnation. Ils sont tous dans les mêmes conditions », a confié ce mercredi 27 mai 2015, maître Alsény Diallo, avocat à la Cour.

« C’est grave, ils vivent dans des conditions très pénibles. On leur a réduit le nombre de jours de visite », a ajouté maître Diallo.

L’avocat explique par exemple que Madame Fatou Badiar (condamnée dans l’affaire du 19juillet) ne voit plus ses enfants.

« L’enfant qui avait l’habitude de lui apporter à manger, envoie le riz jusqu’à un lieu aménagé. C’est de là-bas que les gardes prennent son manger et le remettent à des pénitenciers pour déposer son manger », développe maître Alsény Aissata Diallo. Selon lui, cette façon de faire porte des risques parce que, a-t-il expliqué, beaucoup de choses peuvent se passer durant ce trajet.

Interpelée, la direction chargée des services pénitenciers basée au ministère de la Justice, balaie d’un revers de la main ces allégations. « C’est archi-faux, on est dans un Etat de droit. Aucun détenu ne subit une restriction de liberté », s’exclamé un cadre de la Direction, interrogé par notre reporter, sans donner d’autres détails.

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