Toumba à Conakry après sept ans de cavale: Pourtant, il était derrière la porte à côté…
Toumba Diakité était-il réellement caché comme un secret d’alcôve ? Moins de 72 heures après l’arrivée à Conakry, du teigneux ex-commandant de la garde de Dadis Camara, on serait tenté d’y répondre par la négative.
Car, Aboubacar Sidiki Diakité, vivait tranquillement chez le voisin sénégalais. A présent qu’il est claquemuré dans une prison guinéenne, que va-t-il se passer ? En tout cas, justice pour les victimes du massacre du 28 septembre 2009.
Avant son arrestation le 15 décembre dernier à Dakar, le commandant Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, aurait pu être considéré comme le fugitif le plus présent en Guinée.
En réalité, l’homme qui s’est évanoui dans la nature après avoir tenté de tuer, à bout portant, le chef de la junte d’alors, ne s’était jamais caché loin des autorités guinéennes. Comme pour faire écho des rumeurs voire des informations faisant de Dakar sa planque depuis sa forfaiture contre Moussa Dadis Camara, le redoutable Toumba Diakité s’est souvent invité dans le débat national par voie de presse.
On se rappelle que pendant que sa cible de ce fameux soir du 3 décembre 2009, portait encore les plaies ouvertes par la balle tirée par son ex-aide de camp, Toumba Diakité, s’était même autorisé une sortie sur RFI pour narrer les circonstances de son geste.
En appuyant sur sa gâchette, à défaut d’envoyer sa cible ad patres, Toumba avait écourté le règne du Capitaine Moussa Dadis Camara. Qui avait été évacué au Maroc, pour des soins, avant de se voir déporté à Ouagadougou, alors qu’il pensait rentrer à Conakry pour y réoccuper son fauteuil.
C’est plutôt son taciturne ministre de la Défense, Sékouba Konaté, qui prendra les rênes du pouvoir pour mener à terme une transition désormais maculée du sang des victimes du massacre du 28 septembre 2009.
Oui, il s’agit de ce jour maudait où un commando de la mort, composé d’éléments de la garde présidentielle, avait joyeusement tiré, blessé et même violé des Guinéens et des Guinéennes, rassemblés à l’appel de l’opposition au grand stade de Conakry.
A l’évidence, l’arrivée ce dimanche à Conakry de Toumba Diakité, est aujourd’hui plus commentée dans le cadre des crimes commis lors de ce meeting par des nervis de la junte de Moussa Dadis Camara.
Les associations de victimes et ONG nationales et internationales de défense des droits de l’homme, espèrent que cette arrestation-extradition donnera enfin lieu à un procès public, juste et équitable.
Alors, pour hurler avec les loups, saluons comme tout le monde, la fin de sept ans de cavale de celui qui, en réalité, était tout simplement caché derrière la porte à côté. Tout en espérant que cette tardive grosse prise, pourrait accélérer les pas vers un procès. Fut-il à marche forcée.
Puisqu’on a beau rappeler que ce dossier recouvre trop de paradoxes, de non-dits et de risques sociopolitiques, il a forcément besoin d’être élucidé.
Car, malgré l’accoutumance de la Guinée à la cruauté de son Etat et de certains de ses dirigeants, une telle folie meurtrière ne saurait rester impunie. Surtout, pas en cette période où les droits de l’homme et la démocratie, constituent l’alpha et l’oméga de la gouvernance sous nos tropiques.
Talibé BARRY Directeur General du Groupe de presse ‘’ La République-City Fm’’.
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