Au micro de RFI, son avocat a indiqué que son client a demandé à pouvoir rester à Dakar où il se cachait après sa fuite de Bamako en 2010. « M. Diakité a expliqué un certain nombre de raisons qui font qu’aujourd’hui, il souhaite des autorités sénégalaises la possibilité de s’établir ici, en attendant que probablement les personnes avec qui il doit être jugé soient également arrêtées et représentées », a indiqué son avocat. Ce dernier indique qu’il demandera la mise en liberté provisoire de son client dans 21 jours si les autorités guinéennes n’introduisent pas une demande officielle d’extradition.
Pourtant, le témoignage d’Aboubacar Sidiki Diakité dit « Toumba », chef des « Bérets rouges » (unité d’élite de la garde présidentielle) à l’époque, s’avère crucial pour accélérer le procès sur le massacre. De l’avis de plusieurs acteurs de la société civile malienne, le témoignage de « Toumba » devrait permettre d’éclairer les circonstances qui ont conduit à ce lundi sanglant de Conakry mais aussi de situer les responsabilités notamment des donneurs d’ordre aux Bérets rouges qui ont ouvert le feu à balles réelles sur le peuple lors de la manifestation du 28 septembre 2009.
Dès son arrestation, les autorités guinéennes ont pris attache avec leurs homologues sénégalais pour l’installation d’une commission rogatoire qui devait faire venir des juges guinéens pour interroger Toumba Diakité dans sa cellule du Camp pénal à Dakar. Moins coûteuse, l’option d’une extradition n’a pas été officiellement été posée sur la table.
Mais au vu de la détermination de Cheick Sako, le ministre guinéen de la Justice qui avait promis d’ouvrir un procès en 2017 et de traduire tous les auteurs présumés devant la justice, la demande d’extradition ne devrait pas tarder à être introduite.
Mariam Barry pour Journal de Guinée