La justice française a validé les écoutes qui valent à Nicolas Sarkozy une mise en examen pour corruption et trafic d’influence. L’enquête, gelée depuis l’automne, va pouvoir reprendre, et un procès est possible.
Il s’agit d’une décision qui assombrit nettement l’horizon judiciaire de l’ancien président. Il suffisait de voir les mines dépitées des avocats de Nicolas Sarkozy, ce jeudi matin, au palais de justice pour le comprendre. La justice a validé l’ensemble de la procédure menée par les juges d’instruction.
« Contrairement à ce que nous pouvions légitimement espérer, la cour n’a pas fait droit l’essentiel de nos moyens de nullité, à une seule exception, a déclaré Paul Albert Iweins, l’avocat de Thierry Herzog, conseil de Nicolas Sarkozy également mis en examen dans l’affaire. Nous allons immédiatement former un pourvoi en cassation contre cette décision, qui, d’ailleurs, est non seulement critiquable au regard du droit, mais également des principes dégagés par la Cour européenne des droits de l’homme. Le combat pour le secret des communications entre un avocat et son client n’est pas seulement le combat de Thierry Herzog, c’est le combat de tous les avocats, et il va se poursuivre avec la même ardeur et la même énergie. »
Une condamnation fortement possible
Il faut savoir que le pourvoi en cassation annoncé par Maître Iweins n’est pas suspensif, donc plus rien ne s’oppose à un renvoi de Nicolas Sarkozy devant un tribunal correctionnel. Ce dossier des « écoutes » a valu au chef de l’opposition d’être le premier ancien chef de l’Etat placé en garde à vue. Il est mis en examen pour corruption active et trafic d’influence.
Les écoutes du téléphone secret de l’ex-président ont révélé que ce dernier a tenté d’obtenir des renseignements judiciaires confidentiels en échange d’un poste pour un magistrat. En matière de trafic d’influence, c’est l’intention qui compte. Donc les faits sont constitués, une condamnation est fortement possible et ce serait un véritable frein à la poursuite de la carrière politique de Nicolas Sarkozy.
Par RFI