Les Nations Unies ont condamné lundi, 19 Mars 2018 les forces de sécurité de la RDC pour « avoir tué au moins 47 personnes, y compris des femmes et des enfants », dans le cadre de mesures de répression « illégales et injustifiées » en 2017 et au début de cette année.
Moi, citoyen de mon pauvre petit pays, la Guinée, avec une population de 12,4 millions, autrement dit 6,35 fois la RDC qui compte 78,74 millions d’habitants, je suis préoccupé.
Je suis d’autant plus préoccupé que dans mon petit pays, les forces de sécurité ont abattu au moins 94 personnes et blessé des centaines d’autres lors des manifestations politiques. C’est plus du double des victimes en RDC sans qu’aucune enquête ne soit diligentée pour situer les responsabilités.
Alpha Condé, à son accession au pouvoir en Guinée, avait dit avoir trouvé un pays et non un Etat. Il est évident que huit ans après, sous son magistère, notre pauvre petit pays n’attire toujours pas l’attention en tant qu’Etat. Du moins aux yeux de l’Organisation des Nations Unis.
Après 94 personnes tuées dans manifestations, des journalistes assassinées et portées disparus, de nombreuses personnes ciblées, exécutées ou kidnappées, les forces de sécurité continuent de tirer sur les populations avec l’intention délibérée de tuer. A visage découvert, ils entrent dans les concessions pour renverser des marmites, violent des femmes, tiennent des propos haineux, pissent dans les repas des gens et tirent sur des citoyens démunis à mains nues. Des opérations conduites par les responsables de la sécurité, qui n’hésitent pas parfois de médiatiser leur calendrier d’exactions. Pour annoncer qu’ils vont mater avant qu’on ne se retrouve avec une fin de journée macabre.
Le cortège du chef de file de l’opposition, dont la sécurité est un signe de la santé démocratique d’un pays, est pourchassé en plein jour par des agents armés comme si on était dans les faubourgs de Hanoi au Vietnam. Des coups feu et des pluies de gaz lacrymogène pour étouffer les uns et massacrer les autres.
Rien de tout cela n’émeut en rien la Communauté Internationale en général et l’ONU en particulier ?
C’est dire alors que la Guinée est mal barrée parce que l’avenir n’augure malheureusement pas d’issue favorable avec M. Alpha Condé. L’homme et sa gouvernance n’ont plus aucune emprise autoritaire sur l’ensemble du territoire et des citoyens.
Avec la détermination affichée de part et d’autre, de défendre leurs droits pour les uns et de réprimer dans le sang pour les autres, les jours avenirs promettent d’être sulfureux.
En tout état de cause, mieux vaut tard que jamais a-t-on coutume de dire. N’ayant pas intervenu à temps pour prévenir, la Communauté Internationale, l’Organisation des Nations Unies et tous les autres viendront en sapeur-pompiers pour aider à éteindre les braises d’un pays qui aura lentement pris feu au vu et au su de tout le monde.
Alpha Issagha Diallo