Aide humanitaire au Yémen: Riyad débloque 274 millions de dollars

Aide humanitaire au Yémen: Riyad débloque 274 millions de dollars

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Des réfugiés yéménites photographiés à leur arrivée, par bateau, dans le port de Bosasso, en Somalie, le 16 avril 2015.REUTERS/Feisal Omar

L’Arabie saoudite a annoncé ce samedi 18 avril 2015 une aide de 274 millions de dollars pour les opérations humanitaires au Yémen. Les Saoudiens répondent ainsi à l’appel lancé la veille par l’ONU. Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, réclame un cessez-le-feu immédiat.

Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez

Ce don de 274 millions de dollars a été ordonné par le roi Salman, qui a réitéré son soutien au peuple yéménite en espérant le rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans le pays. Ce montant correspond à l’appel de fonds lancé par l’ONU vendredi 17 avril avec ses partenaires humanitaires, d’un montant de 253 millions d’euros, pour répondre aux besoins de plus de 7,5 millions d’habitants, soit environ un tiers de la population du Yémen.

La situation humanitaire est en effet catastrophique. Le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fait état 767 morts et 2 906 blessés depuis le 19 mars, juste avant l’opération « Tempête décisive ». La population manque de tout : d’eau, d’électricité, de vivres, de médicaments. Après 24 jours de tirs aériens ininterrompus, le pays le plus pauvre du monde s’enfonce chaque jour un peu plus dans la misère. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à une solution politique.


• Le point sur les besoins humanitaires au Yémen

La nuit dernière, au moins 27 personnes ont été tuées à Taëz, dans le sud-ouest du Yémen, lors de combats nocturnes et de raids aériens de la coalition arabe, qui a bombardé le palais présidentiel. La situation humanitaire se détériore rapidement, selon le Comité international de la Croix-Rouge, qui déplore un manque cruel de médicaments, d’aliments et de carburant, dixit son porte-parole Frédéric Joli, qui relate qu’il y a « des gens qui, par exemple, ont très difficilement accès à l’eau parce que des centrales d’approvisionnement ont été détruites ou endommagées ». « Donc il faut les réparer », insiste-t-il.

Et d’énumérer : « Vous avez des problèmes d’électricité. Il se fait aussi que les gens se terrent et donc ne se déplacent pas. Donc, bien évidemment, les problèmes alimentaires vont se poser, tout comme les problèmes des malades chroniques dans les hôpitaux parce que toute l’action se concentre sur les blessés lourds. Il y a encore énormément de blessés qui n’ont pas pu recevoir de soins, faute d’accès notamment des équipes du CICR. Elles ont réussi à acheminer des personnels la semaine dernière, venus de Djibouti ; notamment une équipe chirurgicale, puis aussi 50 tonnes de matériel dont les deux tiers sont des kits justement pour traiter entre 700 et 1 000 blessés. »

« Maintenant, le problème, c’est l’accès, martèle Frédéric Joli, c’est de pouvoir avoir toutes les autorisations de toutes les parties. Dans plusieurs endroits, on a beaucoup de difficultés à pouvoir atteindre les hôpitaux dont on sait qu’ils ont crucialement besoin de moyens en ce moment. (…) Il y a une immense tension liée à ces combats et l’humanitaire n’est pas nécessairement la priorité. Maintenant, nous avons réussi la semaine dernière à faire passer deux avions, deux cargos, à faire passer par voie de mer une équipe chirurgicale. Evidemment, plus le temps passe, plus les besoins deviennent cruciaux tant pour les blessés que pour les populations civiles. »