Après le séisme au Népal, les secours tardent à se mettre en place

Les recherches des corps des victimes du séisme du 25 avril au Népal se poursuivent des les décombres de la capitale Katmandou.REUTERS/Navesh Chitrakar

Des temples effondrés, des bâtiments en ruine, des routes fissurées… Le Népal a été victime d’un violent séisme de 7,9 sur l’échelle de Richter, hier, à 80 kilomètres de la capitale Katmandou, suivi de nombreuses répliques. Peu à peu l’aide aux victimes coincées sous les décombres se met en place mais l’ampleur de la catastrophe est telle que l’urgence est partout.

  • Le séisme de magnitude 7,9 a eu lieu hier, samedi 25 avril, à 12h10 (heure locale)
  • Depuis, plusieurs répliques ont eu lieu, la plus importante ce dimanche (6,7)
  • Le dernier bilan est de plus de 2 000 personnes tuées et près de 5 000 blessées
  • Les secousses qui ont touché la région de Katmandou, la capitale, ont été ressenties jusqu’au nord de l’Inde et au Pakistan
  • Une cordée internationale sur l’Everest a été emportée par une avalanche déclenchée par le séisme. Dix-sept personnes au moins ont perdu la vie selon les autorités
  • le Népal compte quelque 30 millions d’habitants et est l’un des dix pays les plus pauvres au monde

avec agences et nos correspondants,

Il faut aider les blessés, dégager les morts, déblayer les gravats parfois à mains nues. Il faut aussi fournir un abri à ceux qui ont perdu leur maison. Au Népal, pays pauvre, de nombreuses maisons sont en bois. Des milliers d’habitants de Katmandou ont passé la nuit dehors, dans le froid, sous la pluie pour éviter l’effondrement de nouveaux bâtiments car les répliques du puissant séisme d’hier se poursuivent. Elles ont réveillé les Népalais au petit matin ce dimanche.

Le gouvernement népalais a prévu d’installer des tentes, d’ouvrir des écoles et des bâtiments publics pour accueillir les sinistrés. Car les hôpitaux, eux, sont saturés et les soins se font sous des tentes, à l’extérieur. « L’urgence c’est soigner les blessés, explique Laurent Sury, responsable des urgences à MSF France. Les premiers secours, les vies sauvées, les sauveteurs, ce sont la population locale, ce sont eux qui peuvent intervenir rapidement, certes avec peu de moyens. Le problème toujours dans ces situations, c’est le déploiement de l’aide, les difficultés d’accès, les infrastructures qui sont endommagées… l’assistance met du temps à se déployer, à se décider ».

De nombreuses victimes sont encore isolées et on a peu d’information encore sur la situation dans les villages proches de l’épicentre à quelques 80 km de Katmandou. « C’est tout le pays qui est touché », a déclaré l’un des responsables de l’ambassade du Népal à New Delhi. D’où la difficulté pour les autorités népalaises à évaluer leurs besoins aussi les ONG se servent-elles de leur expérience de terrain pour estimer les besoins. « On s’est basé un peu sur les chiffres qui étaient en notre possession, précise Gilbert Potier, directeur opérationnel de Médecins du Monde, c’est-à-dire que pour des tremblements de terre de même magnitude, il y avait eu un peu près entre 5 000 et 20 000 morts et avec, à peu près, entre deux et cinq fois plus de blessés ».

Au camp de base du Mont Everest, en partie détruit par une avalanche provoquée par le séisme, plusieurs hélicoptères ont atterri ce dimanche. 17 corps ont été retrouvés, un bilan qui pourrait encore s’alourdir dans les heures à venir.

L’aide internationale se met en place

Hier samedi, le gouvernement népalais évoquait une situation de crise. « Nous allons avoir besoin d’un énorme soutien et de beaucoup d’aide », a lancé le ministre népalais de l’Information. Un appel auquel plusieurs pays ont déjà répondu. Les Etats-Unis ont promis, via leur agence USAid, le déblocage d’un million de dollars pour répondre aux besoins urgents et vont envoyer une équipe de secouristes, rapporte notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet.

L’Inde, où les secousses ont aussi été ressenties dans le nord du pays et ont fait plusieurs dizaines de morts, a envoyé du matériel médical et des équipes de secours, rapporte notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard. L’armée indienne a également évacué cinq cents de ses ressortissants du Népal. Même réponse du côté du voisin pakistanais qui a acheminé de l’aide, et des pays de l’Union européenne comme la Grande-Bretagne, ou encore de la France qui va envoyer une mission dans les prochains jours. L’Australie, elle, annonce ce dimanche matin une aide exceptionnelle de 5 millions de dollars.

Des ONG comme Oxfam, la Croix Rouge et Médecins du Monde ont déjà dépêché des équipes sur place.

RFI