B.B. King s’éteint dans son sommeil
NEW YORK - Le guitariste américain B.B. King, légende du blues et source d’inspiration pour de nombreux musiciens, s’est éteint à l’âge de 89 ans, a annoncé sa fille vendredi.
B.B. King est décédé jeudi soir, a précisé Patty King sur CNN. Il avait été hospitalisé au début du mois à Las Vegas à la suite de problèmes de déshydratation.
B.B. King, de son vrai nom Riley B. King, était considéré comme l’un des plus grands guitaristes de tous les temps.
Avec plus de 50 albums à son actif, il est notamment célèbre pour des tubes devenus des classiques comme Three O’Clock Blues, The Thrill is Gone ou Rock me baby.
La légende du blues avait tenu à continuer ses tournées jusqu’à la fin de l’année dernière. Mais il avait été pris d’un malaise en octobre pendant un concert pour cause d’épuisement et de déshydratation, ce qui avait entraîné l’annulation du reste de sa dernière tournée.
Depuis quelques mois, B.B. King, diabétique, souffrait de graves problèmes de santé. Début mai, il avait annoncé qu’il recevait des soins médicaux à domicile dans sa résidence de Las Vegas.
A l’annonce de sa mort, les hommages de musiciens qu’il a inspirés se sont multipliés.
«B.B., n’importe qui pourrait jouer des milliers de notes et ne pas pouvoir exprimer ce que tu disais en une seule. Repose en paix», a écrit le chanteur guitariste Lenny Kravitz sur Twitter.
«Repose en paix B.B. King, l’un des meilleurs guitaristes de blues, peut-être le meilleur. Il pouvait plus faire en une seule note que n’importe qui», a twitté le chanteur canadien Bryan Adams.
B.B. King jouait du blues depuis la fin des années 40, muni de sa fidèle Gibson surnommée «Lucille». Son style, racé et expressif, sa manière de chanter issue du gospel, ont influencé les plus grands, d’Eric Clapton à George Harrison.
Le magazine Rolling Stones l’avait désigné en 2003 comme la troisième légende de la guitaire, après Jimi Hendrix et Duane Allman.
Avec l’âge et sa santé déclinante, il avait réduit le nombre de concerts annuels mais continuait à en donner une centaine par an à plus de 80 ans, même si, courant 2014, certaines prestations lui ont valu de mauvaises critiques.
Né le 16 septembre 1925 dans le Mississipi, son enfance ressemble à celle de milliers d’enfants noirs, travailleurs agricoles dans les grandes plantations de coton du sud. Mais le jeune King, orphelin, a la chance à l’adolescence d’être pris sous l’aile protectrice de son cousin Bukka White, un guitariste aveugle qui va faire son éducation musicale.
S’il souffrait de diabète chronique et d’une faiblesse aux genoux qui l’obligeait à jouer assis, B.B. King assurait en plaisantant, dans un entretien accordé en 2007 à l’AFP, que sa «maladie» la plus importante se nommait «j’en veux encore!», promettant de jouer encore et encore «jusqu’à la mort».
Les plus grands musiciens ont affirmé avoir subi son influence, comme Eric Clapton qui a enregistré avec lui en 2000 l’album Riding With the King. L’album a remporté le Grammy Award. BB. King a remporté au total à 15 reprises ce prix prestigieux durant sa carrière.
En 1989, sa musique touche un public plus jeune quand il ouvre la route pour U2, qui cherche à ressourcer sa musique aux États-Unis. Il a notamment collaboré avec ce groupe pour la chanson When Love Comes to Town.
Les derniers jours de B.B. King ont cependant été assombris par une querelle entre certains de ses enfants et son manager sur la manière dont il devait être soigné.
Journal de Montréal