Au Cameroun, l’attaque-suicide qui a touché, mercredi, la ville de Maroua, dans le nord du pays, n’a toujours pas été revendiquée. Mais cet attentat, qui a fait onze morts, porte la signature de groupe Boko Haram avec deux jeunes filles utilisées comme kamikazes.
C’est la colère et l’incompréhension qui dominent au Cameroun. Depuis mercredi soir, les Camerounais sont littéralement plongés dans la stupeur. Et l’un des lieux d’expression de tous ces sentiments, ce sont les réseaux sociaux.
De très nombreuses réactions sont véhiculées à travers Facebook et Twitter, venant de citoyens ordinaires ou de personnalités publiques. Le mouvement de compassion et d’indignation a atteint des stars comme certains membres de l’équipe de football du pays, les Lions indomptables.
Les autorités sur place
A Maroua, comme à Yaoundé ou Douala, la nuit a été lourde et une question est sur toutes les lèvres : pourquoi une tel degré de violence aveugle ? Les autorités civiles et militaires n’ont, quant à elles, pas tardé à prendre des mesures. A Maroua dans l’Extrême-Nord, Bafoussam à l’Ouest et à Douala sur le littoral, le port de la burqa est d’ores et déjà formellement interdit.
Le ministre camerounais de la Défense s’est rendu, ce jeudi matin, à Maroua, porteur d’un message de réconfort à l’endroit des populations. Il doit aussi remobiliser l’ensemble des troupes basées dans la région et engagées dans la lutte contre les jihadistes de Boko Haram.
■ Eviter les tensions communautaires
L’Extrême-Nord du Cameroun, dont Maroua est la capitale, est une région où plusieurs communautés coexistent : des chrétiens camerounais ou encore nigérians qui ont fui leur pays ainsi que des musulmans. Guillaume est un Camerounais, il a 23 ans et étudie les langues étrangères à Maroua. Selon lui, la menace d’attentats n’a pas exacerbé les tensions entre communautés même s’il admet que la méfiance reste de mise.
RFI