Crash de l’A320: la seconde boîte noire retrouvée

Crash de l’A320: la seconde boîte noire retrouvée

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Le colonel Martial Meuriot (G), le procureur de Marseille Brice Robin (C) et le général David Galtier (D) lors de leur conférence de presse à Marseille, ce jeudi, après la découverte de la seconde boîte noire de l’Airbus A320.REUTERS/Jean-Paul Pelissier

La seconde boîte noire de l’Airbus A320 de la compagnie allemande Germanwings a été retrouvée jeudi après-midi sur le site du crash, dans les Alpes françaises. Elle contient les paramètres de vol. La première boîte avait révélé que le co-pilote, Andreas Lubitz, avait précipité volontairement l’avion au sol. La justice allemande a par ailleurs révélé que le jeune homme avait fait des recherches sur internet sur « la manière de se suicider » et sur « les portes blindées de cockpit ».

Les enquêteurs français ont retrouvé la seconde boîte noire de l’Airbus A320 de la Germanwings qui s’est écrasé dans les Alpes du Sud, le 24 mars avec 150 personnes à bord. Elle renferme les données de vol de l’avion. Elle a été retrouvée enfouie dans une ravine et a été endommagée par le feu, mais son état laisse espérer qu’elle soit exploitable selon le procureur de Marseille.

L’analyse de cette boîte noire par le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) permettra d’en savoir plus sur la vitesse de l’avion, son altitude, son régime moteur, les commandes et les différents modes de pilotage de l’avion, les actions du pilote jusqu’au dernier moment. Son analyse devrait permettre de « déterminer s’il y a action du copilote avant le crash, ce qui validera la thèse de la précipitation volontaire de l’appareil contre le sol », selon François Grangier, pilote de ligne, et expert enquêtes accidents, agréés par la Cour de cassation. L’analyse permettra également de savoir précisément à quel moment l’avion a entamé sa descente et si celle-ci a été le résultat d’une action volontaire ou s’il y a eu un incident technique.

Des recherches « sur les manières de se suicider »

La première boîte noire, Cockpit Voice Recorder (CVR), contenant les enregistrements des sons et conversations dans le cockpit avait été retrouvée peu après le crash. Elle avait permis d’entendre les conversations à l’intérieur de la cabine de pilotage, mais aussi tous les sons et annonces entendus dans le cockpit. C’est sur la base de l’analyse de cette première boîte noire, que les enquêteurs se sont aperçus que le commandant de bord était restébloqué à l’extérieur du cockpit sans pouvoir reprendre son poste. Le copilote a « volontairement permis la chute de l’avion », avait alors conclu le procureur de Marseille.

En Allemagne, dont 72 ressortissants ont péri dans l’accident, l’enquête sur la personnalité du copilote se poursuit. Sur une tablette saisie lors d’une perquisition dans l’un des domiciles d’Andreas Lubitz, les enquêteurs ont pu accéder aux recherches qu’il avait effectuées sur internet jusqu’au 23 mars. Elles montrent qu’il s’est « informé sur les manières de se suicider » ainsi que sur « les portes de cockpit et leurs mesures de sécurité », a indiqué jeudi le parquet de Düsseldorf.

Identification des victimes

Près de 400 gendarmes sont toujours sur le site mais les effectifs devraient sensiblement baisser dans les prochains jours, qui seront consacrés au relevage des éléments lourds de l’avion dont certains sont encastrés dans le sol. La gendarmerie a indiqué mardi soir qu’il n’y avait plus de corps sur le site du crash, le travail consistant désormais à récupérer les effets personnels des passagers. Pour l’instant, 470 effets personnels, dont 42 teléphones « très abîmés » ont été retrouvés. Le procureur se dit très sceptique sur leur exploitation et ajoute n’avoir « aucun élément » sur un téléphone portable dont le contenu vidéo présumé sur les dernières secondes du vol a été dévoilé par Bild et Paris Match.

L’appareil a été pulvérisé sous le choc et aucun corps n’est intact. Les experts chargés de l’enquête ont isolé 2 285 échantillons d’ADN parmi lesquels 150 profils différents, mais n’ont toujours pas identifié les victimes. Il faudra effectuer la comparaison de ces ADN post mortem aux ADN ante mortem. Cela devrait prendre entre trois et cinq semaines. Les victimes ne seraient rendues à leurs familles qu’une fois l’ensemble des corps identifiés.

 

(Avec AFP)