Crash de l’A320: un des pilotes était bloqué hors du cockpit

Crash de l’A320: un des pilotes était bloqué hors du cockpit

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La première boîte noire de l’Airbus A320 analysée depuis mercredi par le Bureau enquête et analyse.REUTERS/BEA/Handout

La boîte noire de l’A320 de la Germanwings a commencé à révéler ses premières informations. Selon les enregistrements qu’elle contient, l’un des deux pilotes a quitté le cockpit et n’est pas parvenu à y retourner avant le crash. La seconde boîte noire est toujours recherchée. Ce jeudi, les familles des victimes seront accueillies sur le site de l’accident.

L’un des deux pilotes de l’Airbus A320 de la compagnie Germanwings qui s’est abîmé mardi 24 mars avec 150 personnes dans les Alpes françaises, était coincé à l’extérieur du cockpit pendant la chute de l’appareil. C’est ce qu’indique la première boîte noire, le Cockpit Voice Recorder (CVR) qui enregistre les conversations et les sons du poste de pilotage.

« Au début du vol, on entend l’équipage parler normalement, puis on entend le bruit d’un des sièges qui recule, une porte qui s’ouvre et se referme, des bruits indiquant qu’on retape à la porte, et il n’y a plus de conversation à ce moment-là jusqu’au crash », a indiqué une source proche de l’enquête qui a eu accès à ces enregistrements.

On ignore qui du commandant ou du copilote était à l’extérieur du cockpit, mais tous deux s’exprimaient en allemand. Selon cette même source, l’enregistrement permet d’entendre les alarmes indiquant la proximité du sol. Ces éléments confirment une information révélée par le New York Times qui cite l’un des enquêteurs. « On peut entendre qu’il essaie de défoncer la porte », précise ce dernier.

Les familles des victimes attendues en France

Les familles des victimes de l’accident sont attendues ce jeudi dans les Alpes de Haute-Provence. Elles atterriront à Marseille avant de gagner par la route Digne-les-Bains où un dispositif d’accueil a été mis en place pour les recevoir.

C’est dans le Palais des congrès, un grand bâtiment situé à l’écart du centre-ville, que les proches des défunts seront accueillis, dans un premier temps. Un espace de décompression où les attendent plusieurs dizaines de bénévoles de la Croix Rouge.

« On a de quoi distribuer du café, de la nourriture. Nous avons des lits si des familles veulent s’allonger ou si elles arrivent dans la nuit. On les attend, on est prêts », expliquait hier soir Séverine, une bénévole, aux envoyés spéciaux de RFI.

Réconfort matériel, dans un premier temps, puis réconfort moral. Des interprètes et des psychologues seront également là pour aider les familles. « C’est gens ont besoin d’écoute dans un premier temps. Dans un deuxième temps, ils ont besoin qu’on leur montre qu’on est là, explique un autre bénévole. Parce que c’est une période très dure à traverser mais il faut leur montrer qu’ils ne sont pas seuls, qu’il y a d’autres personnes malheureusement qui sont dans cette situation. Evidemment ils ont besoin de s’exprimer, ils ont besoin d’exprimer leur tristesse, qu’ils sont en colère, qu’il y a des interrogations. Du coup, ce sera un grand travail d’écoute pour nous. »

Les familles pourront rester autant de temps qu’elles le souhaiteront dans ce premier centre d’accueil. Il faudra ensuite reprendre la route. Une route de montagne cette fois qui les mènera aux villages du Vernet et de Seynes-les-Alpes, au plus près du drame.

Par RFI