Décidément, le gouvernement est résolument engagé à déguerpir les occupants illégaux des domaines de l’État.L’initiative en elle-même, n’est pas mauvaise. Mais la démarche, une fois encore pause problème.
A la différence d’un individu, les actions de l’État doivent obéir à une certaine orthodoxie. Étudier, analyser, informer voire même sensibiliser, avant toute action de force.
C’est le contraire qui s’est produit.
Les populations riveraines de la décharge de Dar Es Salam, sont sommées de quitter les lieux.
Pour tuer toute velléité de résistance, plusieurs hommes en uniforme sont mobilisés.
Comme sur un champ de bataille face à un ennemi redoutable, ces agents insensibles et déterminés, sont en action.
A Comboss, ça boss actuellement, les bulldozers détruisent tout sous les regards impuissants des occupants déboussolés.
Des occupants jetés en pâture en plein mois de Ramadan.
Que dire des grandes pluies qui ont annoncé leur couleur!
Pour l’instant, aucune action d’accompagnement pour ces citoyens dont la plupart n’ont pas gîtes et couvert.
Il est bien vrai qu’il a été proposé 20 millions de francs guinéens comme compensation. Une somme jugée insignifiante par les occupants.
Est-il besoin de rappeler que certains de ces occupants ont été dédommagés lors des précédents déguerpissements.
Les plus malins ont préparé le plan B en trouvant d’autres lieux.
Et ceux-là qui ont cru que ce déguerpissement ne saurait avoir lieu sont restés sur place.
Aujourd’hui, ils n’ont que leurs yeux pour pleurer.
C’est ça aussi le guinéen. Conjointement à cette opération, l’État doit sévir contre les fonctionnaires indélicats guidés par la cupidité, qui se sont rendus coupables en facilitant la vente de terres appartenant à l’État.
Plus qu’une simple option, c’est un impératif pour mettre fin ou tout au moins freiner ce genres de pratiques.
L’on se rappelle encore ces images horribles de l’éboulement de cette décharge de D’ar Es Salam faisant plusieurs morts.
Depuis lors, elle focalise toutes les attentions surtout en saison pluvieuse.
Déguerpir donc les populations riveraines de cette »bombe » en plein milieu de la capitale, n’est qu’une solution paléative.
Les ordures nous tuent à Conakry. C’est vrai.
C’est bizarre, mais c’est ça la vérité.
L’État agit toujours en sapeur pompiers.
Au lieu d’anticiper.
Disons le tout Net, Comboss est saturée. Il faut plutôt trouver une autre décharge digne de nom qui répond aux critères avec toute la technologie requise.
Ailleurs les ordures c’est de l’argent, c’est aussi de l’énergie.
Ici, elles nous tuent. Le gouvernement doit donc, poser des actes concrets dans ce sens.
Puisque les discours, on en a assez entendu.
Ibrahim Kalil DIALLO
Journaliste
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