Ce sont les dernières heures de la visite au Kenya du président américain. Après les rendez-vous formels d’hier, Barack Obama est allé ce dimanche à la rencontre de la population kényane. Il s’est retrouvé notamment devant 5 000 personnes, en majorité des jeunes, au stade couvert Safaricom Arena, en périphérie de Nairobi.
Avec notre envoyé spécial à Nairobi, Nicolas Champeaux
Le discours assez personnel d’Obama a visiblement conquis les jeunes Kényans, qui sont sortis de cette rencontre revigorés. Tout au long de son intervention, dans une ambiance électrique, le président américain a fait le lien entre le chemin parcouru par le Kenya et sa propre histoire. Il a rappelé que son grand-père kényan était un domestique pour les colons britanniques.
Barack Obama a fait part des nombreux progrès qu’il a relevés au Kenya à chacune de ses visites. Il a insisté aussi sur les méfaits du tribalisme, qui a failli jeter le pays dans l’abîme en 2007 et 2008. Avant d’articuler son discours autour de trois autres axes majeurs.
D’abord la jeunesse : « You’re in the lead », « vous êtes en tête », a dit Obama, citant John Fitzgerald Kennedy. « Vous n’avez plus besoin d’étudier à l’étranger pour trouver une bonne éducation, comme l’a fait mon père. Tout est ici », a ajouté le président.
Au sujet des femmes, il a formulé cette mise en garde : « Le Kenya ne réussira pas s’il les traite comme des citoyennes de deuxième classe ; l’excision, le mariage forcé, le fait d’empêcher les filles d’aller à l’école… ces traditions n’ont pas leur place au XXIe siècle », a déclaré Obama, qui contrairement à hier, a presque occulté la question du droit des homosexuels.
Le président américain a également encouragé les autorités à ne pas marginaliser des communautés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. « Elles doivent aussi lutter contre la corruption. Les Etats-Unis seront à vos côtés tout au long des étapes de votre chemin », a dit Obama, qui a aussi remercié les Kényans. « Grâce à vous ici, je continue de me sentir chez moi. »
Barack Obama devait ensuite s’envoler, en début d’après-midi, pour Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. Il prononcera mardi un discours devant l’Union africaine.
RFI