La grande danseuse classique russe Maïa Plissetskaïa est décédée ce samedi 2 mai à l’âge de 89 ans. Elle a dansé les grands classiques, mais s’est aussi tournée vers les chorégraphies contemporaines, un scandale dans la Russie de l’époque. Le chorégraphe français Maurice Béjart disait d’elle qu’elle était la « dernière légende vivante de la danse ».
Avec notre correspondante à Moscou,Véronika Dorman
«Dernière légende vivante de la danse », Maïa Plissetskaïa a surtout été l’étoile absolue du ballet soviétique. Inégalable, elle a brillé pendant 50 ans dans les grands classiques du répertoire du Bolchoï, comme le Lac des Cygnes ou Don Quichotte. Mais aussi dans leBoléro crée par Maurice Béjart, un scandale pour l’URSS des années 1970.
Car cette fille d’ennemis du peuple réprimés par Staline n’a jamais hésité à défier le régime soviétique avec des interprétations érotiques et une grande passion pour la modernité. Consacrée « Prima ballerina assoluta » du Bolchoï, une distinction suprême décernée seulement deux fois, Plissetskaïa fut la muse de chorégraphes comme Roland Petit, Maurice Béjart ou encore Alberto Alonso. C’est grâce à elle que la Russie a pu découvrir les ballets de ces chorégraphes étrangers et modernes.
Pour fêter ses 80 ans, en 2005, entourée de danseurs venus du monde entier, Maïa Plissetskaïa avait interprété au Kremlin « Ave Maria », que lui avait justement dédié Béjart. Le décès de la diva de la danse, à 89 ans, est survenu comme une surprise, alors qu’elle était en train de planifier la célébration de son 90e anniversaire, en novembre prochain.
RFI