L’aide humanitaire arrive progressivement au Yémen
Deux semaines après le lancement de l’opération militaire de la coalition arabe au Yémen, les bombardements aériens contre les Houthis et leurs alliés ont gagné en ampleur, notamment à Aden, dans le sud du pays. Dans ce contexte, l’aide humanitaire qui est arrivée avec grand peine à Sanaa la capitale, pourrait difficilement parvenir dans le reste du pays. En attendant, les civils payent un lourd tribut dans ce conflit.
La situation humanitaire ne fait que s’aggraver au Yémen s’alarment les Nations unies qui demandent une pause dans le conflit afin de venir en aide à une population, littéralement prisonnière des combats. Ainsi en est-il d’Ali et sa famille à Sanaa, la capitale. « Le quartier dans lequel je vis dans le sud de Sanaa est très proche du palais présidentiel où l’on trouve de nombreux dépôts d’armes, raconte-t-il. Par conséquent les gens du quartier ont très peur que les bombardements qui visent ces entrepôts entraînent des explosions. Nous avons peur pour nos familles et nous voulons fuir la zone. »
A Aden non plus, la guerre n’épargne pas les zones d’habitation. Les combats de rue menacent une population déjà démunie. Au début de l’intervention, plusieurs équipes médicales étrangères et des ONG ont fui Aden, comme l’explique Abdelkhaleq, un habitant de la grande ville portuaire : « Cette absence des ONG a créé un grand manque. Et comme vous savez, les combats ont lieu en pleine rue. Cela a causé tant de victimes que les hôpitaux ne peuvent plus faire face. »
16,4 tonnes de matériel médical
Mercredi, un bateau du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) transportant quelques médecins a accosté sur le port d’Aden. Pendant ce temps, l’Unicef et la Croix-Rouge ont réussi à faire atterrir ce vendredi du matériel médical à Sanaa, un deuxième devrait se poser ce samedi. « Aujourd’hui, nous avons réussi à acheminer au Yémen 16,4 tonnes de médicaments, de bandages et de matériel chirurgical. Cela permet de soigner jusqu’à un millier de blessés graves, précise Sitara Jabeen, une porte-parole du CICR à Genève. Il a fallu lutter longuement pour envoyer tout cela et nous y sommes parvenus avec l’accord et la coopération des différents belligérants. C’est un développement très positif, nous espérons que cela va se poursuivre et que nous pourrons continuer à envoyer de l’aide au Yémen. »
Mais il faudra encore du temps pour faire parvenir l’aide humanitaire aux autres villes dont Aden.
RFI