Au cours de sa dernière sortie médiatique, le chef de quartier de Dar-Es-Salam a fait le point sur la situation des personnes endommagées après l’éboulement de la décharge d’ordures, qui a fait une dizaine de morts, des blessés et plusieurs dégâts matériels. Face à un parterre de journaliste la semaine dernière, Charles Damba a toutefois fait des révélations sur l’occupation de cette zone par des citoyens qui sont aujourd’hui victimes de la décharge d’ordures.
« Sous la deuxième république comme les gens travaillaient là-bas, on envoyait des ordures on en fait une décharge, mais à l’époque on n’était pas nombreux, donc cela ne posait pas de problèmes. Contrairement à ce que certains disent, ils n’ont qu’à quitter ils ont été dédommagés, c’est faux. En 1997, demandez à M. Mahi (ancien patron du service de transport des déchets, NDLR), il n’est pas mort il est vivant, il travaillait au gouvernorat de Conakry au temps de M’Bemba. Ils ont travaillé avec la Banque Mondiale sur un projet, ils sont venus à la décharge. Ils ont dit, nous vous promettons que nous allons continuer à transporter des ordures ici jusqu’en 2007, ils ont mis une ceinture entre la décharge et le quartier. Tous les gens qui étaient à l’intérieur ont été déguerpis, ils n’ont pas résisté, ils ont tous quitté. Nous étions tous prêts à quitter s’ils nous le demandaient, mais ils ne l’ont pas fait, ils ont dit que nous pouvons rester, mais celui qui veut construire désormais, qu’il laisse une marge de 10 mètres entre lui et la clôture, cela a été respecté. Mais ils ont continué jusqu’en 2007 et au-delà, ils ont mis 20 ans à le faire, aujourd’hui c’est la décharge qui est venue vers les habitations et non l’inverse », a expliqué le chef du quartier.
A en croire le premier responsable de Der-Es-Salam quelque chose de malheur est bon. Il estime que ce drame va peut-être désormais attirer l’attention des autorités sur le problème de sa localité.
« Dar-Es-Salam était un quartier oublié, ce n’est pas que nous soyons contents de ce problème, mais depuis ce sinistre tout le monde l’a connu. Il est à moins de 15 Kilomètres (KM) de Sekhoutouréya, avoir les ordures là-bas c’est une honte pour toute la Guinée, un quartier en plein centre-ville. Matoto qui est à 22 km, Enta à 24, Lansanaya qui est à 36, on prend les ordures pour les déposer au kilomètre 10 », a-t-il regretté.
Et d’ajouter : « Dar-Es-Salam veut se débarrasser de la décharge. Avant, il y a avait des sources d’eau qui ont aujourd’hui changé de couleur, il y a des puits inutilisables même pour la lessive, aujourd’hui c’est le nid des bandits, on y cultive même de la drogue, vous y trouverez des engins explosifs que les enfants prennent et apportent dans nos maisons, ignorant la dangerosité on les laisse faire, le lendemain, ils tapent dessus ça explose, ça tue certains et ampute d’autres, ce sont des choses qu’on dit mais isolement, ça se passe comme ça. On enterre nos morts et soigne nos blessés. Aujourd’hui nous voulons que vous nous aidiez, nous avons des sinistrés, des gens qui n’ont rien ». A-t-il conclut.
Mohamed Kaba Soumah pour Journal Guinée
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