Le retrait des coupures de 5000 GNF traumatise le milieu des affaires en Guinée
A compter du 1er janvier 2017, les anciennes coupures de 5000 GNF, séries 1985-1998-2006-2010 et 2012 ne seront plus acceptées dans aucun établissement financier sur toute l’étendue du territoire national, selon un communiqué de la banque centrale de la République de Guinée (BCRG) en date du 31 octobre dernier.
Ce communiqué qui invite les opérateurs économiques et citoyens possédant une grande quantité de ces billets de 5000 de procéder à leur changement dans les banques et micro finances avant fin 2016, inquiète déjà le milieu des affaires dans le pays.
Pour tirer la sonnette d’alarme sur la situation de l’heure, le Président du Groupe Organisé des Hommes d’Affaires –GOHA- a fait une déclaration vendredi 25 novembre. Mais avant, il a adressé des correspondances à la Ministre de l’Économie et des Finances et au Gouverneur de la BCRG.
« Nous avions attiré leur attention sur notre souhait de voir cette opération se dérouler dans toutes les normes requises, sans précipitation, à l’abri de préjudices éventuels pour le citoyen anonyme en général, les opérateurs économiques en particulier et notre système monétaire », a entamé le numéro un du GOHA, Chérif Mohamed Abdallah.
« Nous voudrions être bien compris, précise-t-il. Ce souci est dicté par la nécessité, suite à la situation économique difficile que traverse notre pays, d’éviter d’autres soucis aux opérateurs économiques, par l’institution d’un calendrier trop contraignant et difficile à satisfaire les agents économiques, mal informés, qui sont souvent en déplacement à l’étranger ou à l’intérieur du pays », se préoccupe l’homme d’affaires.
Le plus inquiétant chez les opérateurs économiques, c’est que du côté de l’institution bancaire, la menace reste imminente et la date butoir est impérative. « Passé le délai du 31 décembre 2016, ils n’auront plus aucun recours valable», tranche la Banque.
Les agents économiques eux, déplorent le manque de communication concernant cette opération. « Jusqu’à ce jour, la communication reste très timide. » Ils notent aussi, « une indisponibilité des nouveaux billets de GNF 5000 dans les Banques primaires » du pays.
Le GOHA, soucieux du climat des activités des opérateurs économiques de notre pays, est inquiet de la façon dont l’Etat a annoncé le retrait des anciennes coupures de GNF 5000.
A moins de 35 jours de la date limite fixée, l’ONG s’interroge: ‘’quel est le pourcentage de billets retirés de la circulation ? Quel est le poids de la masse monétaire des coupures concernées encore en circulation ? Ce calendrier est-il réalisable et tenable au regard des réalités sur le terrain ? ‘’
Pour l’heure, ces questions restent sans réponse.
Au vu de la masse d’argent restante et en circulation, surtout que ces billets de GNF 5000 continuent toujours à être servis aux clients dans les guichets des Banques et réinjectés sur les marchés, le GOHA estime que la BCRG tout en restant très vigilante contre d’éventuelles malversations, « doit impérativement accentuer la communication et ouvrir des guichets dans ses locaux, aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays pour accélérer le retrait des billets en question ; le tout soutenu par un battage médiatique quasi permanent ».
Pour prévenir et éviter d’éventuels troubles et sauvegarder la paix pour la Guinée, le GOHA invite la BCRG à « prévoir non seulement de prolonger la date limite pour au moins trois mois supplémentaires, mais aussi permettre un déroulement de ces opérations dans la quiétude et loin de toute précipitation. »
Dans cet état d’esprit, le GOHA dit être disposé à s’investir et à s’impliquer aux côtés des Départements Techniques concernés dans l’objectif de permettre une pleine réussite de ce programme.
Source: afriqueconnection