Mamady Kaba de l’INIDH sur l’’insécurité à Conakry : « Je ne crois pas que le ministre de la justice puisse apporter une reponse magique à cette situation »
La problématique de l’insécurité est toujours d’actualité en Guinée, à Conakry comme à l’intérieur du pays, les citoyens se rendent régulièrement justice à la place de l’Etat, qui semble abandonner son rôle dans ce sens. Le dernier cas en date s’est produit cette semaine à Lambandji, dans la commune de Ratoma, où un présumé voleur de moto taxi a été brulé vif par des jeunes en colère.
Toute chose qui a irrité la colère des organisations de défense des droits de l’homme, qui dénoncent une faiblesse de l’Etat dans ce sens.
Ainsi, réagissant sur le sujet ce jeudi 01 Juin 2017 chez nos confrères d’une radio privée de la place, le président de l’institution nationale indépendante des droits humains (INIDH), Mamady Kaba n’a pas caché sa colère sur la persistance de ce phénomène dans le pays.
« C’est choquant, car cette pratique crée une véritable préoccupation dans la cité. Mais il faut des actions fortes de l’Etat pour dissuader les populations dans cette pratique, mais il faut aussi que l’Etat leur présente une alternative. Les services de sécurité n’ont jamais de carburant pour aller sur les lieux, j’ai l’impression par fois qu’ils sont moins équipés que les bandits », a laissé entendre Mamady Kaba.
Avant de poursuivre, pour rappeler que l’éradication de ce phénomène en Guinée ne se fera pas de façons automatiques, car selon lui, les populations n’ont plus confiance à la justice.
« Je ne crois pas que le ministre de la justice puisse apporter une reponse magique à cette situation, quel que soit sa bonne foi. C’est une reponse à long terme qu’il faut apporter, car les populations n’ont plus confiance à la justice et aux services de sécurité », a-t-il ajouté.
Toutefois, Mamady Kaba n’a pas manqué de prévenir sur les risques qui en viendront, au cas où le phénomène persiste.
« Je crains même un jour que les populations ne prennent des armes pour se défendre, car les efforts de l’Etat pour lutter contre ce phénomène sont insuffisants encore », a conclu Mamady Kaba, président de l’INIDH.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée
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