Me Amadou Sané du barreau de Guinée : « La Guinée fonctionne à l’envers… »
Les avocats du barreau guinéen sont en colère contre les officiers de la police judiciaire. Ils viennent de déclencher une grève de dix jours à compter de ce mercredi en vue de protester contre les agissements des policiers et gendarmes qui selon eux font usurpation de fonction. Ils ont décidé donc de boycotter toutes les audiences et procédures sur toute l’étendue du territoire national.
Ils accusent également le parquet général d’avoir refusé de prendre en compte leur plainte contre ces OPJ. Dans une interview accordée ce mercredi à notre rédaction maitre Amadou Sané avocat au barreau de Guinée se dit choqué par le comportement des OPG avant de pointer du doigt aussi le parquet général qu’il qualifie de complice dans ce bras de fer.
« La République de Guinée fonctionne à l’envers, les droits de l’homme et la législation sont violés par les officiers de police judiciaire c’est à dire les policiers et les gendarmes. Ce n’est pas seulement cette violation qui nous inquiète, c’est du fait aussi quand on a recours à leur hiérarchie c’est à dire le procureur de la République ou procureurs généraux, ces plaintes là ne sont pas examinées. C’est comme s’il ya une complicité ou alors ces procureurs ont peur des officiers de police judiciaire. La loi dit que le rôle d’un OPJ, c’est quand il ya une infraction, c’est d’arrêter les auteurs des infractions et leurs complices, réunir les preuves, dresser un procès verbal et déférer devant le juge qui a pour rôle de juger. Mais les officiers de la police judiciaire ont renversé la tendance. Désormais ces OPJ se saisissent des dossiers purement civils qui ne relèvent pas de leur compétence et font payer aux citoyens les fameux dix pour cent. En longueur de la journée, ils arnaquent les citoyens. Ceux qui sont chargés de recouvrer les créances civils, commerciales se sont les huissiers de justice. Les gendarmes s’attribuent des rôles qui ne les appartient pas de par la loi.»
A préciser que ces avocats sont apparemment très engagés et veulent poursuivre leur combat jusqu’à la satisfaction de leur revendication. Toute chose qui n’est pas sans conséquence sur le fonctionnement de la justice.
N’bany Sidibé pour Journal Guinée
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