Miss Guinée : Quand la beauté fait scandale !
Pour qui connaît l’attachement de la société guinéenne à la pudeur, la vague d’indignation soulevée par le défilé en maillot de bain des candidates de Miss Guinée, n’a rien d’étrange. En réalité, cette scène exhibitionniste de la finale de ce concours de beauté, est tombée comme un cheveu dans une soupe esthétique que les Guinéens avaient jusque-là dégustée sans rejet. Le ministre de la Culture a donc vu juste, en suspendant le concours.
Cachez à Siaka Barry, ces maillots de bain qu’il ne saurais voir. La suspension du Concours Miss Guinée par le ministre de la Culture mérite bien que l’on paraphrase ainsi un célèbre écrivain qui, lui, demandait qu’on lui cacha des seins.
Eh, oui ! Le téméraire ministre de la Culture, a pris ses responsabilités pour mettre un holà aux activités de la structure organisatrice de l’élection de la plus belle guinéenne. L’ouragan d’indignation qui balaie la cité ne laisse indifférent aucun gardien de nos us et coutumes. Car, comme le dirait l’autre, il y avait quelque chose de pourri dans la finale du concours Miss Guinée organisée samedi dernier dans un hôtel de la place.
Cet intermède hautement impudique qui a vu les candidates à la couronne de la beauté guinéenne se soumettre au supplice d’un défilé en maillot de bain, cet instant de cette finale, dis-je, a incontestablement quelque chose de nauséeux.
Les images de cette partie qui livre nos sœurs aux regards suspects et peut-être même inquisiteurs du public, ces images-là ont également quelque chose de choquant.
Aujourd’hui que le ministre Siaka Barry a donné un coup de pied dans la fourmilière de Miss Guinée, l’on peut bien se demander qu’est-ce que cette partie outrageuse avait à faire dans cette finale. D’autant que ce concours qui existe depuis une dizaine d’années avait jusque-là superbement pu se passer de cet instant exhibitionniste trop exotique et désastreusement imitateur de ce qui se déroule ailleurs.
Comment de filles guinéennes à la beauté renversante avaient-elles été dénichées lors des éditions précédentes qui n’avaient pourtant pas connu de scènes quasi-nudistes. Combien de reines de la beauté guinéenne avons-nous produites à travers Miss Guinée, qui ont même trusté des trophées à l’international. Pour autant, nous n’avions pas eu besoin de les faire se déhancher presqu’à poil pour nous rendre compte de leurs atouts naturels.
Surtout, que l’on n’aille pas nous invoquer ce qui se passe en Côte d’Ivoire ou au Sénégal pour justifier ce clash avec nos valeurs traditionnelles. Si l’absence de cette partie dite charnière au choix de nos reines de beauté peut enlever à nos concours leur substratum, autant les interdire purement et simplement.
L’on pourrait peut-être me rétorquer que les représentantes guinéennes dans des concours à l’étranger, sont souvent tenues de rivaliser en maillot de bain. Soit ! Mais pourvu que la femme guinéenne ne soit pas soumise à de telles scènes obscènes sur sa terre éponyme Guinè.
Certains défenseurs du COMIGUI sont allés jusqu’à exhumer les souvenirs des premiers concours miss organisés dans les années 1980. A l’époque, pratiquement, c’est seul la RTG qui fixait ces images. Donc, autant rappeler qu’à l’heure de réseaux sociaux agressifs, de chaînes de télévision privées aguichantes, des smartphones et autres appareils de prise d’images bon marché, la détonation de ce défilé est plus assourdissante qu’il y a trente ans.
D’ailleurs, ceux qui s’étonnent de la puissance des décibels du tollé général, doivent en chercher la réponse aussi dans la longue rupture avec cette pratique on ne peut plus exhibitionniste et anti-valeur dans notre société. Voilà qui est dit !
Talibé BARRY Directeur Général du Groupe de presse ‘’La République-City Fm’’.
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