Problèmes de consommation d’alcool chez les jeunes: de petites gorgées lourdes de conséquences
Si vous autorisez parfois votre adolescent à boire de petites gorgées dans votre verre de bière ou de vin, les résultats d’une nouvelle étude de l’Université Brown vous le fera peut-être regretter.
L’enquête, publiée dans le Journal of Studies on Alcohol and Drugs, montre effectivement que les enfants qui ont bu de petites gorgées d’alcool avant la sixième année sont plus susceptibles d’avoir une consommation d’alcool à risque une fois à l’adolescence. Ils ont aussi quatre fois plus nombreux à s’être saoulés avant d’entrer au secondaire.
Comme le soulignent les auteurs de l’étude, les parents sont parfois tentés de se justifier en disant qu’en donnant quelques gorgées d’alcool ici et là à leurs enfants, ils leur montrent aussi à boire de manière responsable.
Les chercheurs sont toutefois d’avis que d’autoriser son enfant à boire de l’alcool à la maison pourrait, dans certaines circonstances, mener à de mauvaises habitudes de consommation d’alcool ou même à l’alcoolisme.
Selon eux, même si les parents mettent en garde leurs enfants contre les dangers de l’alcool, le fait qu’ils peuvent y gouter est susceptible de leur envoyer un message contradictoire.
561 participants
Pour en arriver à ces résultats, les auteurs ont interrogé 561 étudiants. La majorité des personnes sondées ont raconté avoir consommé de l’alcool pour la première fois en compagnie de leurs parents. Les jeunes boivent généralement leur premier verre d’alcool lors d’une occasion spéciale.
Selon l’étude, il semble d’ailleurs que le vin (40%) et la bière (35%) soient les consommations de prédilection au moment de boire de l’alcool pour la première fois.
Environ 30% des participants ont avoué qu’au moment d’entamer leur sixième année du primaire (11 ans) ils avaient déjà bu de petites gorgées d’alcool.
Parmi le groupe de participants à avoir siroté de l’alcool à un jeune âge, 26% ont affirmé avoir bu tout un verre d’alcool avant leur neuvième année, comparativement à seulement 6 % pour ceux qui n’y avaient jamais touché. Parmi le 26% de jeunes buveurs, 9% ont aussi avoué avoir été fortement intoxiqués par l’alcool avant leur neuvième année, comparativement à moins de 2% pour les autres participants.
Même en tenant compte d’autres facteurs en lien à la consommation d’alcool chez les mineurs (comme les habitudes de consommation d’alcool des parents, l’historique familial en matière d’alcoolisme, les comportements à haut risque, etc.), la relation entre la première gorgée d’alcool et les habitudes de consommation à risque au secondaire demeure probante.
Puisqu’il vaut mieux prévenir que guérir, David J. Hanson, professeur émérite en sociologie à la State University of New York, il est donc primordial pour les parents de s’assurer que leurs enfants comprennent vraiment ce qu’est une consommation acceptable d’alcool.
JOURNAL DE MONTREAL