Salvador: Mgr Romero béatifié devant plus de 200 000 fidèles

Salvador: Mgr Romero béatifié devant plus de 200 000 fidèles

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Des milliers de catholiques réunis pour assister à la béatification de Mgr Romero, le 23 mai à San Salvador.REUTERS/Jorge Dan Lopez

Monseigneur Oscar Romero, l’archevêque salvadorien assassiné en 1980 en raison de son engagement social, a été béatifié à San Salvador, samedi 23 mai, lors d’une cérémonie en grande pompe à laquelle ont assisté plus de 200 00 fidèles venus du monde entier. Participaient à cette messe placée sous haute surveillance, quatre présidents latino-américains, six cardinaux et plus de 100 archevêques et évêques, aux tenues blanches surmontées de rouge, ainsi que les délégations de 57 pays.

Avec notre correspondant au Mexique,Patrick-John Buffe

« Ses persécuteurs doivent reposer dans l’ombre de l’oubli et de la mort. En revanche, la mémoire de Romero continue à être vivante et à consoler les pauvres et les marginaux de la terre. » C’est en ces termes qu’après avoir béatifié monseigneur Romero, le cardinal Angelo Amato, préfet de la congrégation pour les causes des saints, renvoyait le Salvador à son passé et à son avenir. Un passé marqué par douze ans de guerre civile et de répressions sanglantes. Et un avenir que l’héritage de cet archevêque martyr devrait aider à conduire vers des lendemains qui chantent, en dépit de la violence et de la pauvreté que connaît toujours le pays.

C’est aussi sur ces espoirs qu’a insisté le pape François, dans une lettre envoyée à l’actuel archevêque de San Salvador et lue durant la cérémonie de béatification : « C’est un moment favorable pour une véritable réconciliation nationale, au vu des défis auxquels le pays doit faire face aujourd’hui. »

Cette béatification d’Oscar Romero a également permis au clergé présent de réitérer la volonté du pape de présider une Eglise pour les pauvres, dont le modèle est cet archevêque des « sans-voix ». Un martyr pour qui la prochaine étape sera la canonisation, même si pour les Salvadoriens, il est depuis longtemps déjà « Saint Romero d’Amérique ».

RFI