Depuis un certain moment l’équipe guinéenne de football est sans entraîneur
Pour remplacer l’entraîneur démissionnaire du Syli national, le comité de normalisation a lancé un appel à candidatures. Les éventuels postulants ont jusqu’au 30 juin, pour transmettre leur dossier au siège du comité de normalisation. Et le 13 juillet, ceux qui seront retenus seront soumis à un entretien à Conakry, frais de déplacement à leur charge.
Dans l’appel à candidatures du 20 juin dernier, la qualification de la Guinée à la Coupe du monde 2018, est présentée comme objectif principal à atteindre par le prochain entraîneur/sélectionneur du Syli national.
Un objectif qui conditionnerait probablement la prolongation de son contrat. Sans avoir la prétention de minimiser cet objectif, (nous n’avons jamais pris part aux phases finales du Mondial), il serait judicieux cette fois-ci, de bien réfléchir non seulement au profil du prochain technicien, mais aussi sur la durée du contrat qui va être conclu. Autrement dit, l’on devrait désormais s’appesantir beaucoup plus sur la stabilité du futur encadrement technique.
Le constat est éloquent : plus un technicien travaille sur la durée, plus il produit des résultats. Le cas de Michel Dussuyer qui a séjourné chez nous à deux reprises est bien illustratif. Dans un premier temps, de septembre 2002 à avril 2004, Michel Dussuyer a dirigé le Syli national, qu’il avait conduit en quarts de finale de la CAN 2004. En 2010, il revient pour démissionner après la CAN 2015. Ce technicien effacé avait laissé un bon groupe réellement compétitif, qui méritait quelques retouches pour prétendre à de meilleures performances.
Au regard donc de l’expérience vécue avec les différents entraîneurs qui se sont succédé en Guinée, il revient à la commission, qui planchera sur les différents dossiers de candidatures d’intégrer le paramètre stabilité dans le choix du futur entraîneur/sélectionneur. Pour permettre à celui qui sera choisi de travailler sur la durée, dans l’optique de mettre en place une équipe nationale compétitive, un contrat sur quatre ans est à envisager.
Au-delà du mondial 2018, l’on doit se projeter sur la CAN 2019 prévue au Cameroun en termes de planification stratégique. Selon les spécialistes, une équipe nationale se forme sur un cycle d’au moins quatre à six ans. Dans un souci d’efficacité, en plus des exigences d’objectifs imposés aux postulants, le paramètre lié au cycle de formation de l’équipe nationale devrait être pris en compte.
Sur un tout autre plan, si l’on n’y prend garde, l’appel à candidatures d’un nouvel entraîneur pourrait créer un conflit de compétences entre ce dernier et le directeur technique national. En examinant les missions qui sont confiées au sélectionneur, celles-ci se confondent quelque peu aux missions dévolues au directeur technique.
Par exemple, la mise en œuvre d’une politique de formation des jeunes joueurs pour assurer la relève est du ressort du directeur technique et non de l’entraîneur. En guise de rappel, placé sous l’autorité de la fédération, le directeur technique national est la cheville ouvrière de la politique générale en matière de développement et de promotion de la discipline. A ce titre, entre autres :
- il est responsable de l’ensemble des équipes et de la politique de haut niveau ;
- de la formation et du perfectionnement des cadres ;
- de la coordination des actions entre les clubs et la fédération ;
- de la nomination des entraîneurs nationaux.
De ce qui précède, certains termes du contrat à proposer sont à revoir pour éviter des frictions entre le nouvel entraîneur et le directeur technique national. Il s’agit de définir avec clarté les attributions de l’entraîneur sans porter préjudice aux prérogatives du directeur technique. A nos yeux, la mission de l’entraîneur vient en appui au travail du directeur technique, qui est censé définir en relation avec la fédération les lignes directrices de développement de la discipline.
Si les remous qui ont entraîné la chute du comité directeur de la fédération, sont l’une des causes de notre élimination à la CAN 2017, nous avons désormais l’opportunité de relancer notre football. A condition que le bon choix soit fait à propos du futur entraîneur/sélectionneur du Syli national.
Mamadou saidou Bah