Les athlètes ougandais craignent une propagation massive du VIH

Le coureur de fond Moses Kipsiro.

L’arrestation d’un entraîneur, accusé d’agressions sexuelles et dont la séropositivité a été dévoilée par les médias, créé la panique parmi les athlètes ougandais.

L’athlétisme ougandais est plongé dans l’effroi. Plusieurs coureurs de fond craignent d’avoir contracté le VIH, après la révélation de la séropositivité supposée d’un entraîneur, arrêté pour des faits de viols sur de jeunes athlètes.

À l’origine de ce vent de panique, l’interpellation en avril de Peter Wemali pour des faits d’agressions sexuelles sur des athlètes mineurs. L’entraîneur est depuis poursuivi en justice. L’affaire a connu un nouveau rebondissement la semaine dernière : plusieurs journaux ougandais ont révélé la séropositivité de Peter Wemali, citant des documents de l’enquête.

« De nombreux collègues doivent être infectés »

Des assertions qui ont poussé Moses Kipsiro, grand coureur de fond ougandais, a faire d’autres révélations. « De nombreux collègues doivent être infectés », a-t-il assuré au quotidien ougandais Daily Monitor. « Je connais beaucoup de coureurs qui ont partagé des petites-amies avec M. Xemali », a précisé le sportif, appelant à un dépistage général.

Le témoignage de Moses Kipsiro a été salué par la presse. Le Daily Monitor l’a ainsi érigé au rang de héros. « Il a témoigné quand tout le monde avait peur de parler, tout en sachant les conséquences que cela aurait sur sa carrière », souligne le média, qui rapporte que l’athlète a été victime de menaces et d’humiliations pour ses déclarations.

Depuis, les langues se délient. La star de l’athlétisme ougandais, le champion du monde Stephen Kiprotich, a également dénoncé l’inaction de la fédération ougandaise d’athlétisme (UAF). « Je ne comprends pas que l’UAF le protège, c’est une mauvaise personne », a-t-il déclaré.

 

RFI