Sacré champion d’Angleterre au nez et à la barbe de mastodontes, Leicester avait néanmoins quelques armes pour créer la surprise. Ce qu’aucun club français n’est capable de réaliser dans l’actuelle Ligue 1.
Parce que le PSG est bien trop au-dessus
Et dire que Michael Owen avait envoyé Leicester en D2 avant la saison… La 10e ville du Royaume-Uni (329 600 habitants) abordait sa deuxième saison dans l’élite avec peu d’ambition sportive et les Foxes ne possédaient que la 17e masse salariale du championnat. Pourtant, le club est loin d’être pauvre, puisqu’il affiche un budget de 130 millions d’euros environ, soit plus que l’OM (125). L’écart n’est finalement pas si énorme entre Leicester et les plus riches, qui ont un budget fixé aux alentours de 400 millions d’euros. Alors que, en Ligue 1, le fossé est incommensurable. Le PSG possède un budget 20 fois plus supérieur à Guingamp(490 contre 25 millions d’euros). De ce fait, les petites équipes françaises n’ont quasiment aucune chance de réaliser un tel exploit dans un championnat écrasé par le club de QSI. Montpellier avait été sacré en 2012, mais les Parisiens n’étaient pas encore entrés dans une autre dimension.
Parce que le jeu des Foxes ferait plouf
La Premier League n’est pas qualifiée de « championnat le plus spectaculaire d’Europe » pour rien, puisqu’il est très rare de voir une formation anglaise fermer le jeu pour arracher un point face à un favori. Pragmatique, Claudio Ranieri s’est adapté au style général et a façonné un collectif solide qui a foudroyé ses adversaires en contre-attaque. Leicester est l’équipe qui a joué le plus de longs ballons cette saison outre-Manche. En Ligue 1, une telle stratégie est a priori contre-productive pour une équipe du haut de tableau face à une majorité d’équipes qui se contentent de rester bien en place.
Parce qu’un tel cosmopolitisme est improbable
Jean-Michel Aulas s’évanouirait en voyant la liste des propriétaires des clubs de PL… Comme les bigs du championnat, détenus par des businessmen américains (MU, Arsenal et Liverpool) ou une famille du Golfe (City), Leicester est passé sous pavillon étranger depuis 2010. Vichai Srivaddhanaprabha, un magnant thaïlandais d’origine chinoise, s’est entouré de dirigeants venus d’horizons divers, ce qui est particulièrement impensable au sein d’une structure basée en France. Jugez par vous-même: le vice-président est chinois (Shilai Liu), le directeur général est une directrice générale venant d’Irlande (Susan Whelan) et une autre femme fait partie des deux directeurs exécutifs (la Thaïlandaise Supornthip Choungrangsee). Sans oublier que l’équipe est entraînée par un vétéran italien, avec seulement deux internationaux anglais dans le onze (Vardy et Drinkwater).